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Cette semaine dans l’Hebdo Parleur : « La trahison, c’est pour quand ? »

Les cheminots tiennent fermement la barre. Après les échecs des grèves perlées, on ne la leur refera pas à l’envers. Voyons voir quel est le calendrier de la réforme des retraites fixé par le locataire de Matignon… Après Noël et la trêve des confiseurs on arrive en janvier. Édouard Philippe présente son piapia sur les retraites en conseil des ministres le 22 janvier. Puis direction l’Assemblée Nationale fin février. D’ici là, on a le temps de se faire trahir à peu près 52 fois, mais pas par les cheminots.

Par qui ? Par le secrétaire général de la CFDT pardi. Laurent Berger annonçait son soutien à la réforme à points, à ce régime universel qu’il appelait de ses vœux. Il avait même réussi pensait-il à faire passer l’idée d’une retraite minimum égale au SMIC. 

Revenons au commencement des choses. Depuis le début du mouvement, la CFDT, syndicat réformiste, ne participe pas à tous les appels à manifester de l’intersyndicale. Et puis là, patatra, Édouard Philippe annonce mercredi 11 décembre que l’âge de départ à la retraite va bouger. Plus de 62 ans qui tienne, pour le premier Ministre, ce sera 64 ans. 

Pour Laurent la gagne, y’a plus rien qui tient. Une tempête sous un crâne. La CFDT ne veut pas faire bosser les gens plus tard, elle sera dans la rue mardi 17 décembre 2019. Mais ce qui est un poil étrange, c’est qu’elle va défiler à côté des gens qui veulent le retrait pur et simple de la réforme. Côte-à-côte mais pas avec le même agenda.

Ne dirait-on pas que cette histoire d’âge pivot à 64 ans, c’est le chiffon rouge qu’il sera facile de lâcher pour faire passer tout le reste après Noël ? C’est le risque, de ne pas savoir  SI l’un des syndicats réformistes va trahir le mouvement et tout stopper. 

Pourtant, cela dépasse largement la question des retraites et les protestataires demandent plus de justice sociale. La question devient alors “QUAND EST-CE QU’ON SE FAIT TRAHIR ?” Demain, tous les syndicats se retrouvent dans la rue, c’est l’occasion de se mettre d’accord sur l’heure de la trahison.

Toutes les stratégies de division du gouvernement, c’est vieux comme l’histoire sociale.

Toutes les petites stratégies du gouvernement pour faire passer cette réforme, le doigt accusateur sur la CGT fauteuse de troubles, le chiffon rouge au nez et à la barbe de la CFDT, jouer le pourrissement dans la rue, c’est vieux comme l’histoire sociale et ça se tient droit comme le i des îles tropicales sur lesquelles les chômeurs profitent de leurs indemnités…

Sauf que cette fois, un mouvement social a fait la courte échelle à une bonne partie du mouvement contre les retraites. Il s’appelle les Gilets Jaunes, et il peuple les cortèges et les Assemblées Générales, portant l’idée qu’il n’y aura pas de retour à la normale. La normale, c’était justement ça le problème.

Demain mardi 17 décembre, c’est la Révolution ? Il y a les appels à durcir (SUD RAIL), appels à rejoindre (CFDT), des AG pleines à craquer… Pendant ce temps-là, le compteur de la trahison tourne, mais personne ne veut être le premier à lâcher.

Photographie de Une : Marc Estiot

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