La crise liée à la pandémie du coronavirus va changer durablement notre manière de vous informer. De quoi vont parler nos sujets ? Comment aller sur le terrain ? Peut-on encore faire des reportages ? Comment faire vivre un média radio si le studio est fermé et les membres de l’équipe confiné.es ?

Il est 18 heures quand nous mettons cet article en ligne. Et comme tous les mercredis, la conférence de rédaction va débuter dans quelques instants chez Radio Parleur… C’est le moment où nous parlons ensemble des prochains reportages, de la diffusion des podcasts à venir. Nous échangeons, partageons nos informations, débattons du traitement et des angles des sujets. C’est l’un des moments qui rythme la vie de notre petite rédaction, un moment riche, où se réunit et se retrouve une grande partie de l’équipe. Ce soir, demain, la question n’est plus vraiment de quoi nous allons parler, mais plutôt « comment » nous allons réussir à continuer à vous raconter la situation que nous traversons toutes et tous ! Pour un média qui tire sa force de son rapport obsessionnel au terrain, l’exercice risque d’être compliqué …

Même confiné.es, les journalistes de l’équipe s’adaptent pour continuer à faire vivre Radio Parleur !

Notre situation actuelle

Nos bureaux et notre studio sont clos. Une décision prise collectivement, et pour au moins plusieurs semaines. Pas de panique. Nous avons quand même pris le temps de prendre une partie de notre matériel et de le repartir entre nous. Radio Parleur, c’est plus d’une quarantaine de jeunes journalistes, technicien.nes et photo-reporters à Lyon, Paris, Montpellier, Lille, Marseille, Toulouse ou Lannion… Certain.es sont resté.es chez elleux, d’autres ont rejoint leur famille, ou se sont perdus dans le nord de l’Isère. Mais on veut tous et toutes continuer à faire notre travail. Si, comme le dit l’adage « tout est politique », cette crise le sera forcément.

Traiter la crise dans ses réalités géographiques et sociales

Radio Parleur, c’est le son de toutes les luttes. Nous les racontons en partant du point de vue des protagonistes qui mènent ces combats, sur le terrain. Cette crise révélera les clivages de la société, des inégalités sociales et économiques. Mais aussi des méthodes du gouvernement et des manières d’informer. Ça a déjà commencé, et plus la situation durera, plus ce sera le cas.

Mesures prises par le gouvernement, luttes des travailleur.ses et des exilé.es, des détenu.es, situation dans les hôpitaux et chez les soignant.es ou dans l’éducation : le confinement est porteur d’une logique centrée sur les personnes et les individus. Il est aussi l’occasion de montrer le meilleur : des relations d’entraide et des démonstrations de solidarité. Notre volonté, c’est de les raconter à travers des entretiens et des reportages, en vous proposant des réflexions et des témoignages variés.

Des nouveaux formats, avec et grâce à vous

Soumises à des contraintes inédites pour notre média, nous devons penser des réponses et des formats inédits. Et c’est un sacré défi ! Pour comprendre et raconter ce qu’il se passe aujourd’hui, apportez-nous vos idées, faites-nous vos retours. Radio Parleur instaure un nouveau format : Le répondeur du confinement. Vous pouvez appeler le 01.72.59.77.34. et y laisser vos témoignages. Nous les relaierons. Parlez-nous de vos angoisses et de vos expériences de confinement, posez-nous vos questions. Suivez aussi notre twitter, facebook, instagram et écoutez nos contenus sur les chaînes de podcasts.

Radio Parleur répondeur confinement

Montrer que le monde continue d’avancer

Vous l’avez peut-être compris, nous allons continuer à vous parler aussi d’autres mobilisations, qui nous semblent toutes aussi essentielles, en France et ailleurs. À commencer par cet entretien avec Juana Sales Morales, paru hier, sur la longue lutte des femmes autochtones au Guatemala. Nous publierons et diffuserons aussi des formats plus légers et nous allons ouvrir nos flux podcasts à des fictions sonores, qui permettront de penser à autre chose.

Nous soutenir

L’information indépendante a un coût, nous vous l’avons assez répété. En plus de vos dons, l’un des grands piliers de notre modèle financier, ce sont les ateliers d’éducation aux médias. Autant vous dire qu’en ce moment, celle-ci est complètement à l’arrêt. Nous avons besoin de vos soutiens et de vos retours, à la hauteur de vos moyens bien sûr, en cohérence avec ce que nous écrivons plus haut. Vous pouvez nous faire un don, en cliquant ici !

On attend de vos nouvelles. Prenez soin de vous.

La rédaction