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Cette semaine dans l’Hebdo Parleur : “les gilets chôm-durcis”

Quand le chômage se durcit, le Gilet Jaune se rabougrit. L’anniversaire du mouvement des Gilets jaunes approche à grands pas. Pendant ce temps, la pauvreté augmente et le chômage recule vaguement. Ça, c’était avant. Le 1er novembre, une réforme de l’assurance-chômage totalement écrite par le gouvernement entre en vigueur. Et de la vigueur il y en a, dans les poches du patronat.

Les Gilets Jaunes ne risquent pas de fêter l’anniversaire de leur accession à l’opulence. Pourtant, Emmanuel Macron avait annoncé l’augmentation du SMIC de 100€ dès janvier 2019. Pas tout à fait en réalité. Qu’importe, puisque la prime de fin d’année, censée donner un petit coup de pouce aux salarié-es, n’a été donnée qu’à 11% desdits employés. Pourtant, le Président de la République avait gentiment demandé aux entreprises de donner cette prime au plus grand nombre. Echec du ruissellement ? Problèmes d’oreille interne patronale ?  

D’aucun-e dirons : Jean-Michel (personne ne s’appelle comme ça dans la rédaction de Radio Parleur, on est des millenials, c’est une licence journalistique), quel est le rapport entre les Gilets Jaunes et les chômeurs ? L’Hebdo Parleur ferait-il des liens capillo-tractés entre chômage et mouvement des Gilets Jaunes ? Parce que certains GJ sont peut-être au chômage, ça ne veut pas dire que TOUS les chômeurs sont des GJ.

Florence Aubenas, grand reporter au journal Le Monde, a enquêté sur les Gilets Jaunes de Marmande, dans le sud de la France. Elle confirme tout à fait cet état de fait. Les Gilets Jaunes sont “les bons élèves de la petite classe moyenne, ceux qui ont fait tout ce qu’on attendait d’eux, et ne s’en sortent pas.” Celles et ceux qui sont au bord de la pauvreté, mais pas tout à fait, qui ont encore du boulot, mal payé certes, mais du boulot.

Les Gilets Jaunes sont sociologiquement des travailleurs et travailleuses touchées par la précarité, voire par la pauvreté. Notamment les femmes, très présentes dans le mouvement. Julie Graziani a trouvé la solution pour elles : bien travailler à l’école, se marier avec un homme blanc et riche, faire des enfants mais pas trop, ne surtout jamais avorter et débiter des crétineries rétrogrades à longueur d’antenne avec des poilitichiens et des politicons. 

Ceci étant posé, et toutes choses égales par ailleurs, le durcissement des règles du chômage n’est pas une très bonne nouvelle pour les Gilets Jaunes. Et sur les fils de discussion, ils et elles sont franchement pas content-es. Du tout. Le chômage, c’est un guichet social. C’est aussi une réserve se revenu utilisée largement par les entreprises qui compte sur Paulo l’emploi pour que leurs salarié ne meure pas de faim entre deux CDD, deux missions d’intérim, deux piges, deux vacations… 

On est un peu au courant chez Radio Parleur. Ce n’est pas parce que la moitié de la rédac pointe à Pole emploi, ça non. C’est plutôt qu’une réforme imposée par le gouvernement, déjà ça pose le cadre. Edouard Philippe dit que le but c’est de faire baisser de 150 000 à 250 000 le nombre de chômeurs. Puis, et c’est assez cool, l’argent magique économisé va faire une pile de 3,4 milliards d’euros. Qu’à cela ne tienne, les syndicats, toujours le couteau entre les dents, quittent la table des négos en entendant le chiffre.

Les syndicats n’aiment-ils que les comptes ronds ? Pas tout à fait Jean-Louis (personne non plus ne s’appelle Jean-Louis dans la rédac, ndlr). Ils n’aiment pas trop qu’on leur impose de faire des milliards d’euros d’économies dans un marché de l’emploi qui brille par sa pénurie. Du coup, pas de négos, pas de chocolat, c’est le gouvernement qui a “repris le dossier”. Comme Emmanuel Macron n’aime pas trop la salariat, l’Etat-providence et la redistribution équitable des richesses, beaucoup soupçonnent que Paulo l’emploi a les deux mains du néolibéralisme autour du cou, serrant lentement, mais sûrement.

Du coup, cette “réforme” du chômage à 2 semaines de l’anniversaire du mouvement des Gilets Jaunes, cela va-t-il remettre une pièce dans la machine ? Les Gilets jaunes prendront-il l’Elysée ? Sacrifieront-ils des poupées à l’effigie de Cyril Hanouna ? Vous le saurez en vous rendant à l’anniversaire du mouvement, le week-end prochain. 

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