C’est aujourd’hui, mercredi 13 décembre, que trois médiateurs doivent rentre leur rapport sur Notre-Dame-Des-Landes au gouvernement. Un dernier round qui rassemble tous les acteurs-trices de la lutte pour et contre l’aéroport, qui aboutira peut-être à l’abandon total et définitif du projet. Sur place, qu’en pensent les zadistes ? Les alliés-e-s d’hier deviendront-il-elles les ennemis de demain ? Retour sur un reportage réalisé les 8 et 9 juillet 2017, lors du rassemblement annuel des opposants au projet d’aéroport, le sujet était sur toutes les lèvres.

Dans le dossier Notre-Dame-des-Landes, le président de la République a affiché sa volonté de tout “remettre à plat, une dernière fois” en nommant trois médiateur-trice-s : Michel Badré (haut fonctionnaire, membre du Conseil économique, social et environnemental), Anne Boquet (plusieurs fois préfète, elle travaille à l’inspection générale des finances) et Gérald Feldzer (ancien pilote, actuel “monsieur transports aériens” pour BFMTV et proche de Nicolas Hulot). Tous trois doivent rendre leur avis d’ici à la fin de l’année.

Au 17e rassemblement annuel des opposant-e-s à l’aéroport les 8 et 9 juillet, l’ambiance était donc plutôt à l’optimisme. Mais une question trottait dans les têtes des dix mille personnes présentes : si le projet d’aéroport était abandonné, qu’adviendra-t-il de la ZAD et de ses occupant-e-s ?

Et les autres projets ?

Emmanuel Macron a fait de l’écologie le symbole de son début de mandat : nomination de Nicolas Hulot à la tête du ministère de la Transition Ecologique, vidéo savamment mise en scène pour répondre à la sortie des Etats-Unis de l’accord de Paris… mais cette belle image résiste difficilement à l’épreuve des faits.

Le plan de Nicolas Hulot est déjà battu en brêche par les associations de défense de l’environnement. Quant aux GPII (les grands projets inutiles et imposés), ils fleurissent toujours aux quatre coins de l’Hexagone. Le dernier en date à faire parler de lui : Val Tolosa, un projet  de centre commercial en à Plaisance-du-Touch (Haute-Garonne). Malgré une décision contraire de la cour administrative de Bordeaux en date du 13 juillet, Guintoli, filiale de NGE, groupe français de BTP a tenté lundi 24 juillet sur les coups de 5 heures du matin, de débuter les travaux sur le site.

Mettre les opposante.s devant le fait accompli en commençant l’ouvrage : un procédé bien connu des militant.e.s puisqu’il a déjà été utilisé à Bure (Meuse) et à Notre-Dame-des-Landes par le passé.

Un reportage de June Loper et Antoine Atthalin.