Beaucoup de monde pour cette mobilisation du 1er mai 2019. Une foule bigarrée, où les Gilets Jaunes se mêlaient aux syndicalistes ou au cortège de tête. Mais quelque soit sa position dans la manifestation, personne n’a pu échapper aux déluges de lacrymogènes et de tirs de LBD.
Des nuages de lacrymogènes. Des déflagrations de LBD. Des blessés la tête en sang. La manifestation du 1er mai 2019 n’a pas encore officiellement commencé que l’ambiance est déjà tendue sur le Boulevard du Montparnasse. Il est à peine 13 heures et certains s’indignent déjà de cette nasse policière. Beaucoup reculent à regrets, souvent des Gilets Jaunes qui veulent coûtent que coûtent rejoindre la tête du cortège. Ils sont venus de toute la France pour porter leur message protestataire. “Vous croyez vous que le mouvement s’essouffle : regardez autour de vous”, lance un homme qui vit dans les Vosges.
Dès 14h, le Ministère de l’Intérieur annonçait 151 000 manifestants dans toute la France et 16 000 à Paris. Du côté de la CGT, on parle de 310 000 personnes. L’an dernier, les manifestations avaient rassemblé 210.000 personnes en France selon la CGT, 143 500 selon le Ministère de l’Intérieur.
Dans le cortège, beaucoup de Gilets Jaunes, des militants de partis politiques, des syndicalistes, des écologistes, ou des citoyens lambda. Mais aucune famille, qui venaient pourtant traditionnellement défiler le 1er mai. “C’est terminé tout cela, c’est trop dangereux aujourd’hui de venir avec des enfants. Mais c’est dommage”, glisse un Gilet Jaune. 7 400 membres des forces ont été déployées pour cette manifestation, dont le trajet officiel partait de Montparnasse pour se rendre sur la place d’Italie.
Mais quelque soit l’endroit où l’on se trouvait, impossible d’échapper aux lacrymogènes et tirs de LBD. Les affrontements violents ont émaillé la tête de cortège, avec de nombreux blessés. Deux membres de l’équipe de Radio Parleur ont reçu des coups de matraque, alors qu’ils étaient identifiés comme journalistes.
Le cortège de la CGT n’a pas été épargné. Philippe Martinez, son secrétaire général, a été exfiltré de la manifestation. Il accuse les policiers de l’avoir chargé. Une affirmation démentie par la Préfecture. “La CGT n’a jamais été la cible des policiers et gendarmes qui ont assuré leur mission avec détermination face à des casseurs violents”.
Un de nos journalistes Martin Bodrero, était présent sur place. Il a vu arriver dans le cortège syndical CGT une trentaine de policiers qui ont violemment chargé les personnes présentes. Il n’a échappé aux coups de matraque qu’en brandissant sa carte de presse. “Les autorités se vantent d’avoir limité la casse du matériel mais à quel prix ? Celui de la liberté de manifester. On est 100% sécurité et zéro % de liberté. Il faudra bien trouver un équilibre un jour”.