Pour la culture en crise, pas de retour à l’art normal

Le couperet est tombé : pas de réouverture des lieux culturels, fermés depuis le 30 octobre. 

À chaque conférence de presse, le gouvernement repousse l’annonce d’une date à un secteur désormais désillusionné. Comment ses acteurs vivent-ils cette crise qui dure depuis plus d’un an ? On en parle cette semaine dans votre épisode de Penser les luttes !

Nos invité.es :

  • Corinne Guimbaud est musicienne et membre de la Coordination des Intermittents et Précaires, à Toulouse
  • Joachim Salinger est comédien et membre de la direction de la CGT Spectacle
  • Harold est DJ, artiste musicien et directeur du label Biologic records. Il est aussi connu comme producteur sous les noms de Abstraxion et Lion’s Drums.

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« On s’attend à ce que la crise sociale en 2021 et 2022 soit assez terrible » précise Joachim Salinger, de la CGT Spectacle. Mardi 15 décembre 2020 déjà, syndicats, collectifs et associations ont appelés les acteurs et actrices de la culture à manifester dans une vingtaine de villes en France. Le monde de la culture est à cran. À cran, et désillusionné à force de reports d’ouverture des salles de concert et de spectacle. « On nous donne le sentiment d’être non-essentiels », soupire Harold, artiste-musicien à Marseille. « C’est symptomatique de ce gouvernement. » Le secteur est dans le brouillard le plus total. Faire et défaire est devenu le mot d’ordre des lieux de spectacle, des compagnies et des festivals.

Un révélateur de la crise traversée par le monde de la culture

Le problème est à la fois économique et social. La crise agit comme le révélateur et le catalyseur des problématiques qui existaient déjà auparavant, mais qui ont connu un coup d’accélérateur avec le coronavirus. Principalement dans les domaines du spectacle et de l’audiovisuel. Sur la question du modèle économique en particulier. « La précarité existait avant le Covid », souligne Corinne Guimbaud. La musicienne rappelle les inégalités du secteur et celles du fonctionnement de la culture. Des inégalités déjà à la pointe des revendications du mouvement des intermittents en 2003. « À la sortie de la crise ce sont les lieux et les gens qui ont les reins solides qui s’en sortiront. Pas les autres. » Une crise du secteur de la culture qui soulève donc de nombreuses questions et enjeux sectoriels.

Quand les salles sont fermées, que les artistes ne peuvent pas travailler, comment font-ils pour engendrer des cotisations sociales et des salaires ? Combien sont-ils à vouloir changer de métier ? La culture est-elle, au fond, un simple divertissement non-essentiel à la bonne marche de notre société ?

Une émission animée et réalisée par Tristan Goldbronn. Production : Sophie Peroy-Gay.

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