Un an après l’abandon du complexe Europacity, au nord de Paris, l’urbanisation des terres agricoles du Triangle de Gonesse continue de mobiliser. Plusieurs centaines d’opposant·es se sont réuni·es dimanche contre un projet d’installation d’une gare et d’un quartier d’affaires au milieu des champs.

Il est presque 11 heures, ce dimanche 17 janvier. Quelques centaines de personnes se rassemblent autour de quatre barnums au beau milieu des champs,. Nous sommes à une vingtaine de kilomètres au nord de Paris, entre la D317 et l’aéroport du Bourget. Ce sont ces terres qui constituent le triangle de Gonesse, que tous et toutes sont venu·es défendre. L’aréopage est constitué de militant·es de différents collectifs, tels que le Collectif Pour le Triangle de Gonesse (CPTG), Greenpeace, ou encore Extinction Rebellion, mais aussi d’élu·es et habitant·es qui tiennent à ces terres.

Déjà dix ans de lutte dans le Triangle de Gonesse

Ces opposant·es s’engagent dans la défense de ces terres depuis longtemps. Les grands projets d’urbanisation s’y enchaînent à un rythme fou. Rien que pour la dernière décennie, on recense un circuit de Formule 1, ou encore le projet EuropaCity. Définitivement enterré en septembre 2019, ce dernier projetait un complexe commercial et hôtelier hyper-moderne (et comprenait notamment une piste de ski intérieure).

Une gare fantôme dans le triangle de Gonesse ?

Malgré l’annulation du centre commercial, la construction de la gare qui devait le desservir est maintenue. Bernard Loup, président du CPTG, insiste : « L’abandon d’EuropaCity, nous l’avons toujours dit : ce n’est pas une victoire. La victoire ce sera quand la gare sera abandonnée ». En effet, les opposant·es craignent que sa construction induise à terme l’artificialisation de ces terres agricoles, parmi les dernières de la région. Les travaux d’aménagement doivent commencer début février.


Sur le même thème : Une nouvelle claque verte contre Europacity ?


Pour les contrer, les opposant·es ont rédigé le serment du Triangle, un manifeste pour la défense des terres, signé par des élu·es, des membres de différentes associations et organisation. Son objet : demander à sanctuariser les terres pour en faire un bien commun. Sur les coups de 16 heures, un militant du CPTG, un étudiant gonessien et une océanographe lisent le serment pour clôturer la journée.

Les militants brandissent le serment du Triangle devant la palissade des travaux
Les militant·es brandissent le serment du Triangle devant la palissade des travaux. Photo : Elin Casse pour Radio Parleur

L’alternative des opposant·es : le projet Carma

À la place de cette gare en plein champ, les militant·es proposent le projet de l’association Carma, qui souhaite bâtir un pôle de l’agroalimentaire du futur. Celui-ci vise à améliorer l’autonomie alimentaire de l’Île-de-France. De plus, ce pôle proposerait des formations et créerait des emplois dans une région frappée par une crise aggravée par la situation sanitaire. « Tout ça est en route déjà pour nous » explique Robert Spizzichino, ex-président de l’association. « On a déposé des dossiers. Et on a des terrains qu’on négocie avec la région. On a mis en place des groupes de travail sur l’entreprenariat, la formation, on a commencé. »

Un reportage par Elin Casse. Photo de Une : Elin Casse pour Radio Parleur.

  1. 18
  2. 0
  3. 3

La production de ce sujet a nécessité :

Heures de travail
€ de frais engagés
membres de la Team
Parleur sur le pont

L’info indépendante a un coût, soutenez-nous