Tout le monde peut-il encore filmer la police ? Samedi 21 novembre, à l’appel du Club de la presse de Bretagne et des syndicats de journalistes, plus de 1 000 personnes ont investi la place de la République, à Rennes. Leur opposition à la loi sur la sécurité globale les rassemblaient.
Une association de journalistes et de communicant·es, le Club de la presse de Bretagne, organisait sa première manifestation, le week-end dernier à Rennes. En cause, la réécriture de l’article 24 de la proposition de loi sur la sécurité globale. Pour les organisateur·ices, elle met en péril la liberté de filmer les forces de l’ordre. Les inquiétudes grandissent quant aux libertés fondamentales sous un régime censément démocratique.
Dans la capitale de la Bretagne administrative, la question a mobilisé des syndicats et des collectifs de reporters indépendants. Les partis politiques, du PS, en passant par LFI jusqu’au NPA, des ONG (Amnesty, Ligue des Droits de l’Homme, ATTAC), des Gilets Jaunes et des militants des quartiers populaires comme Awa Gueye et de simples citoyen·nes, inquiets du tournant autoritaire du gouvernement avaient également répondu à l’appel.
L’affaire Benalla rendue impossible
Les images de violences policières se multiplient depuis 2016 et la mobilisation contre la loi travail. Elles servent à identifier, parfois, à sanctionner les policiers fautifs, et sont loin d’être toutes l’œuvre de journalistes. Nombre de personnes présentes au rassemblement rennais évoquaient d’ailleurs spontanément l’affaire Benalla. Les images ont été rapportées à l’époque par un certain Taha Bouhafs. Il n’était alors qu’un simple témoin, pas encore journaliste, ce jour-là, place de la Contrescarpe à Paris.
Selon Stéphane de Vendeuvre, coprésident du Club de la presse de Bretagne, la loi sécurité globale est une nouvelle tentative de museler la presse, après la loi sur le secret des affaires et celle contre les fake news. En laissant entendre que les journalistes devraient demander une autorisation préfectorale avant de couvrir une manifestation, le ministre de l’Intérieur menace non seulement la liberté d’informer, mais aussi la démocratie.
Un reportage de Guillaume Hubert. Photo de Une : Guillaume Hubert.
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