Loi Kasbarian-Bergé, inflation, précarité chez les jeunes et refus de prise en charge par l’État des personnes exilées : de nombreux éléments restreignent et empêchent largement l’accès au logement pour toustes en France. Face à cela, les associations s’organisent, mais éprouvent des difficultés à créer une mobilisation unitaire dans la lutte pour le logement. 

La loi Kasbarian-Bergé – qui criminalise les personnes qui squattent un logement et les locataires en impayés de loyer – n’a que peu mobilisé parmi la population. Selon Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole national du Droit Au Logement (DAL), cette nouvelle politique va pourtant avoir de lourdes conséquences sur les mal-logés et les sans-logis.

Malgré ce contexte économique et politique du logement délétère, les différentes organisations de lutte éprouvent des difficultés à s’unir pour créer un réel rapport de force auprès des pouvoirs publics. 

Des publics hétérogènes dans la lutte pour le logement

Il existe plusieurs raisons à cela. D’abord, les publics requérant un logement viable sont tellement nombreux que chacun se bat sur son propre front. C’est de cette manière qu’avec trois autres associations d’aide aux personnes exilées, Utopia 56 a choisi d’occuper une école pour prévenir sur la situation de jeunes exilés arrivés en France et dormant dans la rue.

Coordinateur du projet, Nathan explique les enjeux spécifiques de leurs actions pour leur public composé de jeunes exilés. Leur combat est celui d’avoir un toit et d’être pris en charge par l’État, au moins le temps de leur recours devant la justice pour être reconnus en tant que mineurs. 

Un manque de forces militantes face à l’urgence des situations

Jean-Baptiste Eyraud pointe également l’urgence de chaque situation par rapport aux forces militantes présentes. Ce manque de ressources humaines empêche une lutte pleinement coordonnée sur un front aussi large que celui du logement. L’espoir d’une mobilisation unitaire est aussi freiné par des tensions émanant des différentes stratégies d’actions des associations. 

Malgré tout, le porte-parole du DAL voit une porte d’entrée à une mobilisation massive : il espère l’organisation d’une jeunesse elle aussi de plus en plus touchée par la crise du logement.