Après vingt-deux longs mois de mobilisation, la victoire. Pour les femmes de chambre de l’Ibis Batignolles, l’heure est à la joie, et au récit de leur lutte. Mais quelle place ce récit doit-il occuper dans l’imaginaire collectif ? Cette victoire n’occulte pas les nombreuses mobilisations en cours, en particulier contre la multiplication du recours à la sous-traitance dans les services.

Nos invité·es :

– Yamina Bellahmer est salariée de l’hôtel Westin Paris Vendôme (groupe Marriott). Ancienne déléguée du personnel, elle est aujourd’hui représentante syndicale à la CGT US Commerce

– Caroline Ibos est professeure de sociologie à l’Université Paris-8. Elle est également chercheuse au Laboratoire d’études de genre et de sexualité du CNRS et travaille sur les domesticités contemporaines et les métiers du Care

– Tiziri Kandi est animatrice syndicale à la CGT-HPE (Hôtels de prestige et économiques)

Salariés Westin Paris Vendome
Le 25 mars, le collectif des jeudis de la colère sensibilisent les employés et la clientèle du groupe Marriott sur les pratiques de la Direction du Westin Paris Vendome durant la pandémie de coronavirus. Crédit: Nabil Izdar pour Radio Parleur.

Quelles perspectives pour les luttes dans l’hôtellerie ?

Leur victoire a fait la Une des journaux télévisés en mai dernier. Après vingt-deux mois de grève, les femmes de chambre de l’hôtel Ibis- Batignolles, à Paris, ont gagné. Elles obtiennent des hausses de salaire et une amélioration de leurs conditions de travail. Une grève historique, une lutte déterminée et un groupe hôtelier en difficulté.

Quelques mois après, les images restent et inspirent des luttes toujours en cours. A l’hôtel Westin Paris Vendôme, détenu par le groupe Marriott, le personnel se mobilise contre un « Plan de Sauvegarde de l’Emploi » adopté suite à la crise sanitaire. Celui-ci prévoit le licenciement de la moitié du personnel de l’hôtel, et le recours massif à la sous-traitance.

« Ce n’est pas un plan de sauvegarde, mais bien de licenciement », dénonce Tiziri Kandi de la CGT-HPE. Tout ça alors que l’hôtel est revenu à une activité normale : « ils ont même dû refuser d’héberger la Fashion Week par manque de personnel », nous confie Yamina Bellahmer, employée et représentante syndicale. Notre journaliste Nabil Izdar avait enquêté à l’occasion de ces Jeudis de la colère, qui ont maintenant lieu une fois par mois.


Sur le même thème : écoutez ce précédent épisode de Penser Les Luttes : Luttes sociales, comment construire des victoires ?


Pourquoi le combat de l’hôtel Ibis Batignolles a-t-il bénéficié d’une telle couverture médiatique ? De quoi la sous-traitance est-elle le nom ? Enfin, quelles perspectives la victoire ouvre-t-elle pour l’ensemble des luttes dans l’hôtellerie ?

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Production : Nabil Izdar. Animation : Tristan Goldbronn et Nabil Izdar. Réalisation : Martin Duffaut.

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