À l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, des manifestations se sont déroulées partout en France. Plusieurs appels à la grève visaient à dénoncer les conditions de travail des femmes. Mais alors, quelles sont les spécificités d’une lutte menée par des femmes ? Rencontre au cœur de la manifestation avec plusieurs combattantes du quotidien.

Il est 13 heures, ce lundi 8 mars, à Paris. Le boulevard Saint Michel, à Paris, est noir de monde. Le cortège survolté de la manifestation s’apprête à s’élancer. Environ 30000 personnes selon les organisatrices (3600 selon la préfecture) se sont données rendez-vous. Collectifs et associations à l’origine de l’événement appellent à la « grève de tout » pour la Journée internationale des droits des femmes.


Sur le même thème : Femmes de chambre à l’Ibis Batignolles, « 14 mois de lutte, on va pas lâcher »


En préambule de l’après-midi, le collectif McDroits organise une conférence de presse devant le restaurant McDonald’s de l’avenue du Général Leclerc, à Denfert-Rochereau. Contre le harcèlement régulier, le sexisme endémique, les discriminations à l’ébauche, des salarié‧es et ancien‧nes salarié‧es de l’enseigne luttent collectivement depuis un an pour faire entendre leur voix. « Nous sommes convaincues qu’à plusieurs, nous sommes plus fortes. Ensemble nous vaincrons ! » clame Sarah dans un mégaphone grésillant.

« Plus solides, plus posées »

Salimata, élue de la CGT-Monoprix invitée à l’évènement, soutient la démarche. Elle milite pour de meilleures conditions de travail, une augmentation de salaire et rappelle que 80% des salarié‧es de l’entreprise sont des femmes. Toutes ont, pour elle, une carte à jouer dans la lutte sociale. « J’estime que les femmes sont beaucoup plus solides et beaucoup plus posées quand il s’agit de défendre des causes », explique Salimata. Avant de filer vers le cortège unitaire, la syndicaliste conclut : « nous sommes l’Alpha et l’Omega des luttes ».

Des luttes longues et acharnées

Au son de I kissed a girl et Girls just want to have fun entres autres chants et slogans, femmes et hommes confondus dansent dans une ambiance festive. Rachel Keke, gouvernante pour l’hôtel Ibis Batignolles est en grève depuis bientôt deux ans pour réclamer une revalorisation et des conditions dignes de travail. Elle raconte : « notre vie, c’est la grève, et on leur tient tête ». Des négociations avec la direction se préparent, la lutte continue pour elles, et pour tant d’autres.

Un reportage de Valentine Hullin. Photo de Une : Nabil Izdar 

  1. 8
  2. 0
  3. 3

La production de ce sujet a nécessité :

Heures de travail
€ de frais engagés
membres de la Team
Parleur sur le pont

L’info indépendante a un coût, soutenez-nous