Présente au contre-sommet du G7, Geneviève Legay n’a rien perdu de son enthousiasme. La militante d’ATTAC, gravement blessée lors d’une charge de CRS le 23 mars dernier à Nice, continue de se battre pour “la convergence des luttes”. 

Rien ne semble pouvoir l’arrêter. À 73 ans, Geneviève Legay est toujours debout et a participé au contre-sommet du G7 organisé à Hendaye, à 30 kilomètres de Biarritz. “Je crois que cela réconforte tout le monde que je sois présente. Car je suis devenu un symbole, même si ça a été dur à accepter. Ce jour-là, je n’ai rien fait de plus que ce que je fais depuis 45 ans”.

Des séquelles encore invalidantes de sa chute

Cette militante a passé deux mois à l’hôpital, après une violente charge de CRS le 23 mars dernier, au cours d’une manifestation de Gilets Jaunes à Nice. Une attaque qui a entraîné sa chute et un traumatisme crânien. Depuis, elle n’a plus d’odorat, presque plus de goût, a perdu une partie de son audition et doit apprendre à marcher comme si elle était “en état d’ébriété sans boire d’alcool”.

Je suis désolée parfois il me manque des mots“, dit-elle en guise d’introduction de la conférence “Ripostons à l’autoritarisme !” au contre-G7. Pourtant, Geneviève Legay parle haut et clair, et rien ne semble entamer sa détermination. Membre du mouvement ATTAC depuis 20 ans, elle a participé au tout premier forum social européen à Florence en 2002. Puis au contre-sommet de Gênes en 2001, où le jeune militant Carlo Giuliani a été tué.

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Une vie militante tournée vers le pacifisme

En novembre dernier, elle a rapidement rejoint le mouvement des Gilets Jaunes. “Enfin les pauvres sont descendus dans la rue. Avant il ne le faisaient pas car ils avaient honte d’être pauvres”. Elle rêve ainsi que tous les combats se rejoignent. “Quand on me demande pourquoi je fais tout ça je leur réponds : pour la convergence des luttes”.

Profondément pacifiste – elle tenait d’ailleurs un drapeau de la paix lorsqu’elle a été chargée par les CRS – Geneviève Legay s’interroge aujourd’hui sur la diversité des tactiques. “On a toujours été gentils. Mais je me demande s’il ne va pas falloir être plus costaux dans la lutte. D’ailleurs, si d’autres pensent que le combat peut passer par un mouvement plus fort, chacun fait comme il veut”.

Un entretien par Laury-Anne Cholez et Etienne Gratianette. Photo de Une : Pierre-Olivier Chaput