Marche « citoyenne » pour le climat : comment transformer l’essai ?

Ce sont des marcheurs d’un tout nouveau genre qui défilaient dans les rues de Paris samedi 8 septembre à l’occasion de la journée mondiale d’action pour le climat. Après un appel lancé sur Facebook par un « citoyen », plusieurs dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées pour exprimer leurs préoccupations sur l’avenir de la planète.

La démission gouvernementale comme catalyseur

Tout n’est pas parti du réseau social, mais il a agit en catalyseur. Journaliste et entrepreneur de 27 ans, Maxime Lelong a invité d’autres « citoyens » à se joindre à lui pour réagir à la démission du ministre de l’écologie Nicolas Hulot. Sur les 20 000 participants qui ont cliqué “je participe” sur l’événement Facebook, ce sont 50 000 personnes – selon les organisateurs – qui ont finalement fait le déplacement à Paris, et 18 500 selon la police. Un joli score pour une marche organisée depuis des mois, notamment par l’organisation 350.org.

Les troupes de Nicolas Hulot ?

« On met en avant toutes ceux et celles qui souhaitent défiler en tant que citoyen, en tant qu’individu, » annonce au micro un des organisateurs de la marche quelques minutes avant le départ. Il ajoute : «  Si des organisations souhaitent se joindre, elles se mettent à la fin, mais dans l’ordre suivant : associations, syndicats, partis. »

Crédit Photo : Samuel Bernard.

Qui étaient ces manifestants ? Était-ce l’armée que Nicolas Hulot appelait de ses vœux ? « Oui, sa démission a sonné comme un déclic, je me suis dit : il faut y aller et faire troupe » explique Catherina Willis, botaniste et sculptrice, qui s’est déplacée pour l’occasion. Maximes Combes, économiste d’Attac et membre du comité d’organisation de la journée Climat, considère en revanche que « Nicolas Hulot a péché dans son incapacité à mobiliser la population. Sa stratégie des petits pas a montré ses limites. »

Crédit Photo : Samuel Bernard.

Un tranquille melting pot

Des « citoyen.nes » il y en avait, et de toutes obédiences : depuis les manifestant.es sans étiquette, aux Insoumis.es, en passant par des membres d’Alternatiba ou encore du parti animaliste. Dans ce melting pot militant, on trouve quelques personnalités comme la présidente de la fondation Hulot, Audrey Pulvar, le porte parole du parti Nouvelle Donne, Pierre Larrouturou. On y a aussi aperçu Benoît Hamon du parti Génération.s.

Crédit Photo : Samuel Bernard.

Malgré l’enthousiasme des organisateurs, encore surpris de l’engouement provoqué par l’appel sur les réseaux sociaux, une question restait en suspend : que faire après la manifestation ? « Est-ce qu’il y a assez de monde ? Est-ce que ça changera quelque chose ? » s’interroge une manifestante.

Une fois arrivée sur la place de la République, la foule s’est rapidement dispersée, laissant la place à un chapelet de food trucks venus pour un festival dédié aux cuisines de rue. Une occasion manquée ? « Nous n’attendons pas de cette manifestation qu’elle change tout du jour au lendemain » précise Maxime Combes. « Il faut que les gens qui sont présents ici se rendent compte que c’est un engagement continu. Un rapport de force qui va se construire dans la durée ».

Un reportage de Samuel Bernard.

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