Dans la comptabilité des Gilets Jaunes, samedi 20 juillet marquait l’Acte 36. Nombre d’entre eux et elles se sont déplacé·es à Beaumont-sur-Oise, pour participer à la troisième édition de la marche pour Adama Traoré. Preuve que le combat contre les violences policières dépasse désormais les frontières des quartiers populaires.
Une franche réussite. Samedi 20 juillet, la troisième marche pour Adama Traoré a réuni presque toutes les composantes de la lutte. Cheminot.e.s, postiers et postières, étudiant.e.s, sans-papiers, politiques, syndicats, et bien sûr les Gilets Jaunes. “L’année dernière notre logique était de ramener la gauche, ça a été fait. Cette année, on voulait que les Gilets Jaunes viennent dans les quartiers populaires. C’est réussi. Tout le monde peut aujourd’hui s’identifier à cette la lutte contre les violences policières”, explique Youcef Brakni, du comité pour Adama.
Dans le cortège, Antoine Boudinet, qui a perdu sa main lors d’une manifestation de Gilet Jaune en décembre, est venu en soutien. “Adama est devenu une figure emblématique des violences policières. Et je pense qu’on commence à voir une conscientisation des gens. Ce n’est qu’un début, il faut continuer à ouvrir les yeux, car encore beaucoup pensent que la police fait son travail et que ce sont les gens dans les quartiers qui sont violents et qui méritent ce qui leur arrive. Mais on vit dans un Etat de droit et rien ne peut justifier que les gens perdent un œil, une main ou la vie”.
Pour la première fois, la Ligue des Droits de l’Homme et Amnesty International ont appelé à participer à l’événement. “Le comité a réussi à fédérer bien au-delà du cas Adama tristement emblématique”, explique Nicolas Krameyer, responsable du programme Libertés chez Amnesty International France.
Sur la grande scène montée au cœur du quartier de Beaumont-sur-Oise, Assa Traoré prend la parole. “Cette marche n’est pas celle de la famille Traoré mais c’est la vôtre. Votre nom restera gravé dans l’histoire. Vous pourrez dire j’ai participé à un mouvement pour que certaines personnes n’aient pas le droit de mort sur qui que ce soit”.
Photographie par Jean Segura.