A l’occasion de la sortie du documentaire “l’Assemblée”, tourné pendant Nuit Debout au printemps 2016, Radio Parleur s’associe à l’équipe du film pour diffuser les débats organisés après les projections à l’Espace Saint-Michel à Paris. Après les sociologues Monique et Michel Pinçon-Charlot, les spectateurs ont assisté à un passionnant échange sur les violences policières.
“Les policiers sont-ils au dessus des lois ? ” Tel était le thème du second débat organisé par l’équipe du film l’Assemblée à l’Espace St Michel. Pour évoquer cette question, trois intervenants étaient présents. Frédéric Raguénès, un vidéaste militant arrêté en juillet 2016 en même temps que Mariana Otero, la réalisatrice du film, parce qu’il filmait une manifestation devant l’Assemblée nationale. Son procès en appel se tient le 20 octobre au Tribunal de Paris. Il risque 4 mois de prison ferme pour menace, outrage et rébellion envers la force publique. “Et pourtant, je n’ai jamais insulté quiconque”, assure cet ancien boulanger. Dans un portrait qu’on peut lire dans Politis il estime que “ce n’est pas seulement mon procès mais celui de tous ceux qui gravitent autour des mouvements sociaux et qu’on cherche à décourager”. Malgré tout, il continue à filmer et à diffuser sur son compte Youtube Mercure Fred.
A ses cotés, Laurent Théron, syndicaliste de sud-solidaire, qui a perdu un oeil lors d’une manifestation en septembre 2016 à cause d’une grenade de désencerclement lancée par un CRS. Depuis, l’homme se bat contre les violences policières et l’impunité des forces de l’ordre.
Enfin, Nicolas Krameyer, responsable du programme “Libertés” chez Amnesty International, a participé à la rédaction d’un rapport accablant, publié en mai 2017 intitulé : “le droit de manifester menacé”. Ce rapport explique que depuis novembre 2015, 155 manifestations ont été interdites en France, mais surtout 639 interdictions individuelles de manifester ont été ordonnées par les Préfectures. Il rappelle l’usage disproportionné de la force avec 1000 blessés pendant les manifestations contre la loi travail à Paris selon les street médics, et bien sûr les violences et intimidation envers la presse.