Dans son dernier livre “À bas la presse bourgeoise“, Dominique Pinsolle revient sur deux siècles de critiques anticapitalistes des médias. Avec pour objectif de mettre au goût du jour une critique de classe de la presse, qui ouvre des fenêtres sur une défense de gauche de la liberté de la presse.
C’est une évidence pour Dominique Pinsolle, “quand on s’intéresse à l’histoire de la presse, à l’histoire des médias, à l’histoire des combats pour la liberté de la presse” difficile de ne pas faire face à un bloc, celui de “la légende libérale de la liberté de la presse”. Une histoire “déconnectée de la lutte des classes“. Comme si les combats pour la liberté et l’émancipation de la presse n’avaient opposé que “les gouvernements et États liberticides à des forces libérales“, qui raconte en réalité l’histoire par les yeux de ses vainqueurs.
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La lutte de gauche pour la liberté de la presse
L’angle mort de ce récit, pour l’historien, c’est la lutte des classes. Des combats “menés par des force sociales beaucoup plus populaires, marquées à gauche et l’extrême gauche”. Des forces aspirant à une “liberté de la presse qui soit à la fois une liberté vis à vis des gouvernements, mais aussi une liberté vis à vis des puissances d’argent, du capital, des milieux d’affaires, etc“.
Dans son livre, Dominique Pinsolle retrace ainsi l’histoire de la “critique radicale des médias“, des premiers journaux politiques opposée aux journaux à but lucratifs, en passant par les contradictions de la Commune de paris et aux désillusions de l’après-guerre.
Une filiation qui remonte jusqu’aux “Nouveaux chiens de garde”, essai resté célèbre de Serge Halimi, et à la création du média critique Acrimed. Un exposé historique complet de ce qu’à pu être une critique de classe de la presse et des médias, inspirant et pertinent.