Les E3C nourrissent les inquiétudes. Ces nouvelles épreuves du baccalauréat sont rejetées massivement par les lycéen·nes, parent·es d’élèves et professeur·es. qui dénoncent des inégalités et une organisation bâclée. Comment ce nouveau bac recompose l’enseignement et l’avenir de ces jeunes ? Dans son émission Mensuelle, Radio Parleur s’intéresse à l’avenir du secondaire estampillé Blanquer.
C’était l’une des promesses de campagne d’Emmanuel Macron : davantage d’importance accordée au contrôle continu pour le Baccalauréat. Les lycéennes et lycéens de première générale et technologique né·es en 2003 sont les heureux·ses élue·s et expérimentent ce nouveau bac signé Blanquer.
Désormais les élèves né·es en 2003 ne passeront plus d’épreuves que dans quatre matières pour l’examen final. Contre une quinzaine pour l’ancienne formule. Mais les E3C cristallisent la mobilisation et la colère de la communauté éducative. En cause, de nombreux dysfonctionnements : des banques de sujets dévoilées tard, et qui fuitent sur internet, des exercices éloignés du programme ou encore un temps de préparation insuffisant pour les élèves.
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Surtout, cette réforme du baccalauréat est accusée d’accentuer les inégalités entre les établissements en effaçant la dimension nationale et universelle de l’épreuve. Syndicats de parent·es d’élèves, professeur·es et élèves redoutent que les différences de réputation entre lycées se creusent davantage et que les notes ne “valent” pas la même chose selon qu’elles soient attribuée à Louis le Grand ou à Sevran. Comment les E3C construisent et accentuent des inégalités déjà présentes entre élèves et entre territoires ?
E3C : une mobilisation à haut risque… de répression.
Depuis janvier 2020, des dizaines de lycées sont bloqués partout en France pour protester contre la réforme Blanquer. Mais pour le ministère de l’Education Nationale, il fallait à tout prix que les épreuves aient lieu. Comme nous le racontent nos invité·es, plusieurs stratégies ont été mises en place : menace de zéro, tri des élèves dans la cour par les forces de l’ordre ou encore placement en garde vue. A l’instar de trois lycéens du lycée Maurice Ravel à Paris placé·es en garde à vue pour avoir alimenter le feu d’une poubelle dans le cadre du blocage de leur établissement. La mobilisation contre les E3C est dangereuse, c’est le message que semble passer le gouvernement. Comment la répression s’est-elle mise en place pour faire taire la contestation lycéenne ?
On en parle dans La Mensuelle de Radio Parleur avec nos invité·es en plateau :
- Carla Dugault, co-présidente de la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE)
- Cassandre, élève au lycée Gabriel Fauré à Paris
- William Lafleur alias Monsieur le prof, professeur d’anglais dans un lycée de l’académie de Versailles et co-auteur du roman “Le hussard noir”.
La Mensuelle de Radio Parleur, une émission en partenariat avec Radio Campus Paris, présentée par Romane Salahun avec Pierre-Louis Colin. Réalisation : Etienne Gratianette. Chronique : Auriane Duroch-Barrier Production : Antoine Atthalin et Auriane Duroch-Barrier