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La relance du nucléaire c’est non ! Un week-end de lutte antinucléaire à Rouen du 11 au 13 octobre

Une manifestation à l’appel de la Coordination Antinucléaire se tient ce week-end, du 11 au 13 octobre, à Rouen. « Le lobby nucléaire veut prolonger son cortège de méfaits, de crimes environnementaux et de pollutions ! Il est temps d’y mettre un terme ! ». Voici le mot d’ordre des organisateur·ices.

 

Angèl de la Coordination Antinucléaire explique que ce week-end de rassemblement vise à « remobiliser la population sur les luttes antinucléaires et à se retrouver pour échanger, créer du lien et informer les citoyen·nes ». L’objectif est de mettre en lumière la face cachée du nucléaire et d’attirer l’opinion publique sur le mouvement anti-nucléaire, bien présent et florissant. Avec 56 réacteurs en service, la France détient le record du pays le plus nucléarisé au monde par rapport au nombre d’habitant·es et représente la seconde plus grande puissance nucléaire. « Notre pays est ancré dans cette stratégie, donc c’est difficile de revenir en arrière ou de se projeter vers une autre stratégie. Mais aucun autre pays n’est aussi dépendant du nucléaire ».

 

Pourquoi la ville de Rouen ?

« Rouen se situe à côté du site Penly, où une centrale est déjà présente. L’industrie nucléaire souhaite y construire deux EPR2. » Un EPR, réacteur pressurisé européen, est un réacteur nucléaire de génération III. Selon l’industrie nucléaire, par rapport aux anciennes générations de réacteurs, il permet de générer une plus grande puissance et intègre, dès sa conception, les mesures post-Fukushima. L’EPR 2 serait une version « optimisée » du réacteur nucléaire EPR, voulue plus simple et moins chère à construire. Selon Angèl, « c’est comme une centrale nucléaire et cela représente le moyen le plus dangereux pour faire de la vapeur et produire de l’énergie. » En 2022, Emmanuel Macron avait annoncé la construction de six réacteurs nucléaires de type EPR 2 d’ici à 2050. Les sites pressentis pour ces constructions sont le site de Penly (Seine-Maritime), le site du Bugey (Ain) et à Gravelines (Nord).

Un rapport de Greenpeace France intitulé « La centrale nucléaire de Gravelines : un château de sable en bord de mer », publié le 3 octobre, alerte sur la dangerosité du projet de construction des deux EPR2 à Gravelines. On peut lire sur leur site que : « La centrale actuelle de Gravelines, la plus importante d’Europe avec ses six réacteurs (REP), est déjà vulnérable à la montée des eaux. Elle est ceinturée d’ouvrages de protection pour être isolée en île, ce qui pose déjà de sérieuses questions sur la capacité à maintenir la sûreté nucléaire lors d’épisodes climatiques extrêmes. Concernant son projet de construction de nouveaux réacteurs sur ce même site, EDF fait preuve d’opacité sur la prise en compte de ces risques. »

« Le présupposé de la relance nucléaire est qu’il faut sauver le climat, arrêter d’utiliser le pétrole et les énergies fossiles. Selon le lobby nucléaire, l’énergie nucléaire est propre » affirme Angèl. « Nous avons tou·tes les contre-arguments. Le nucléaire est trop polluant, trop coûteux, trop risqué, trop vulnérable, trop lent et consomme trop d’eau. Mais iels ont de fausses réponses à tout. »

 

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Se rassembler et informer les citoyens

« Il y a une véritable omerta médiatique et de la désinformation sur les dangers du nucléaire.» Depuis le 15 septembre, une campagne de distribution de comprimés d’iode est lancée pour les habitant·es des communes environnantes de la centrale de Penly, mais « les habitant·es sont mal informés et ne vont pas les chercher ».

Le but est d’informer les citoyen·nes. Lors de ce week-end de mobilisation, les différents collectifs et associations aborderont le nucléaire militaire, le maintien en fonction des vieux réacteurs, les dangers environnementaux face aux projets des différents EPR2, mais aussi des deux nouvelles piscines d’entreposage EDF prévues, ainsi que les nouvelles usines envisagées pour l’extraction du plutonium et la fabrication du MOX et du projet Cigéo à Bure. « Nous sommes dans une période de risque majeur d’accident nucléaire en France, puisque nos centrales se dégradent. Il faut imaginer la catastrophe climatique en cours avec un accident nucléaire en plus. »

Les  organisateur·ices veulent attirer l’opinion publique sur ces questions. Des député·es seront également présent·es comme Maxime Laisney de La France Insoumise – NFP, Julie Laernoes, députée écologiste – NFP, et Christine Poupin, la porte-parole du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA).

 

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Au programme : une ambiance festive et joyeuse. Le vendredi 11 octobre à la mairie de proximité Saint-Sever, un débat animé par Stéphane Lhomme, directeur de l’Observatoire du nucléaire sur le thème : « Nucléaire : stop ou encore ? Faut-il construire des EPR à Penly ou ailleurs ? Quelles consommations et productions d’énergie au XXIe siècle ? »

Le samedi 12 octobre, un village associatif avec des collectifs venant de différentes régions proposera des jeux, des animations et expositions diverses. Le départ de la manifestation est à 14h30. Deux spectacles sont également programmés. « Nuclé’Hair », une comédie musicale participative et « Haute Activité à Vie Longue », un collectif pluridisciplinaire qui aborde le projet d’enfouissement de déchets radioactifs en Meuse, Cigéo, et la communication autour de l’industrie nucléaire. Pour clore cette journée, plusieurs concerts sont prévus.

Le dimanche, le rendez-vous est fixé à 11h sur la plage de St Martin en Campagne face à la centrale nucléaire de Penly pour planter des bâtons, symboles de la résistance antinucléaire pour marquer la détermination à lutter contre l’installation de nouveaux réacteurs, en Normandie et partout ailleurs. « Nous devons continuer à nous mobiliser ! » tel est le mot d’ordre d’Angèl.

Clémence Le Maître

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