Samedi 12 octobre, l’association Bioconsom’acteurs (avec le soutien du syndicat Uniterre), appelle à une marche massive partout en France. Leur philosophie : l’alimentation est primordiale, car elle touche chaque individu (du producteur au consommateur), tous les secteurs sociaux et économiques.
Faire fronts communs
Notre assiette représente bien plus que notre apport nutritionnel journalier et nos goûts. Elle est une porte ouverte directe sur les problèmes environnementaux et de précarités économiques. “L’alimentation nous touche tous⸱tes, en plus de nous renvoyer aux limites de la planète Terre et ainsi à la résilience alimentaire. Aujourd’hui, avec le dérèglement climatique, il existe un risque de pénurie avec des impacts sociaux graves sur les personnes les plus fragiles”, précise Benjamin Ball.
Et si, à partir de notre assiette, on pouvait créer des alliances internationalistes ? C’est le pari que le groupe Uniterre prend. “La souveraineté des peuples et leur indépendance est sous-jacente au sujet de la consommation alimentaire. La petite île de Nauru en est un exemple. Cette île du pacifique a été ravagée par l’exploitation de son phosphate, minerai important dans la fabrication de nos engrais. Cette situation dresse les enjeux économiques globalisés de notre système industrio-alimentaire; comment nous sommes tous⸱tes impacté⸱es par celui-ci et pourquoi nous devons chercher des alliances internationales à toutes les échelles de la production”, pointe-t-iel.
Revendications
Face à ce constat global sur notre consommation alimentaire, le groupe Uniterre ne reste pas bras croisés. Pour 2027 et après, iels aspirent à la mise en place d’une sécurité alimentaire nationale, d’une reprise de pouvoir à l’échelle locale sur l’ensemble de la chaine alimentaire et de sa vente, ou encore à la redynamisation de l’agriculture locale. “Nous espérons que ces thèmes seront généralisés dans les discours publics pour 2027, et qu’une présidence solide mettra à l’agenda politique ces questions pour passer des lois sur notre sécurité alimentaire, sur notre rôle de consommateur⸱ice⸱s”, illustre lx porte-parole.
Le travail sur la production et la vente de notre alimentation est également mis sur la table. “Questionner ce système alimentaire nous amène nécessairement à la charge de travail des agriculteur⸱ices, de l’ubérisation du bénévolat dans les champs, vignes, fermes”, souligne Benjamin Ball. Même si la France reste la plus grande puissance agricole de l’Union Européenne en 2024, son nombre de professionnel⸱les agricoles est toujours en baisse, atteignant les 2,7% de la masse salariale française en 2022.
Leviers d’action
Face à ce constat national et international, la mobilisation se met en place pour le groupe Uniterre. “Dans un premier temps, nous cherchons une massification citoyenne, qui se saisit de ces questions alimentaires. Ensuite, l’objectif est d’obtenir des soutiens d’ONG et autres associations et collectifs pour s’agrandir et faire poids dans les discussions politiques. Tout ceci pour organiser une prise de pouvoir par le bas des questions alimentaires, pour rechercher le dialogue et créer ensemble”, détaille Benjamin Ball. Ce 12 octobre à Paris, au nom de la convergence des collectifs, un “village des associations” sera monté.
“Enfin, parmi nos outils pour mettre à l’agenda politique l’alimentation et tout son système, nous comptons marcher dans un premier temps. Une fois que des discussions massives se lanceront sur ces sujets, nous irons vers d’autres actions toujours dans la volonté d’amener des propositions par le bas, par la démocratie à travers des choix populaires”, affine-t-iel. Cette marche sera la première organisée par l’association bioconsom’acteurs, un premier pas vers une mobilisation de masse espèrent-iels. “En tout cas, nous comptons réaliser une action annuelle en automne, au plus proche de la journée mondiale de l’alimentation le 16 octobre. Nous vous donnons donc rendez-vous à 14 heures ce samedi à Paris et ailleurs en France, mais aussi l’année prochaine le samedi 18 octobre 2025″, conclut lx porte-parole de bioconsom’acteurs, plein de conviction.
Erin Rivoalan-Cochet