Intenter pour mieux régner. Vendredi 8 septembre à Niort, a eu lieu le procès de 9 militants anti-bassines. Ils étaient face à la justice pour un amas d’accusations, dont celle d’ « organisation de manifestation interdite ». Le « procès de l’eau » semble parfaitement illustrer l’instrumentalisation qui est faite du droit pour empêcher toutes formes de résistances.

Le 8 septembre dernier à Niort, la place de la Brèche était pleine de couleurs. Celles des Soulèvements de la Terre, de Bassines Non Merci!, de la CGT, de la Confédération Paysanne, de Solidaires 79 et de toustes celleux qui ont souhaité par leur présence, soutenir des idéesL’ambiance était si festive que l’on en oubliait presque la raison de leur venue. Ce jour-là, 9 militants actifs contre les projets de construction de méga-bassines se retrouvent dans une salle d’audience pour des faits ayant eu lieu en mars 2022, octobre 2022 et mars 2023. 

Ils se sont tenus devant la barre pour l’« organisation de manifestations interdites », ainsi que d’autres chefs d’inculpation saugrenus, tel que le « vol d’une pelle à grain » reproché à Julien Le Guet, l’un des portes-parole de Bassines Non Merci!. Pelle qui, au passage, appartenait au groupe de coopératives Océalia, qui est « clairement l’un.e des acteur.ices majeur.es de ces dossiers de bassines », explique le prévenu. 

Ainsi, la direction de ce procès semble confirmer la tournure répressive des mouvements écologistes. « On nous empêche de militer et de manifester alors que c’est un droit fondamental », clame Hervé Auguin, prévenu et porte-parole de Solidaires 79. Sainte-Soline serait devenu le fief de “l’écoterrorisme” dénoncé par Gérald Darmanin, les militant.es  anti-bassines, de terribles malfaiteur.ices qui sèment peur et désordre de par leur désobéissance civile. 

Dans les Deux-Sèvres ce vendredi de septembre, retentissait un message de solidarité entre militant.es: si on essaie de décimer leur combat par une instrumentalisation du droit, leurs collectifs restent horizontaux, et le procès d’une poignée ne démotivera pas celleux qui restent. 


Un reportage de Lisa Rompillon