La frontière doit être hostile, violente. Elle doit dissuader les exilé·es de s’y rassembler en “points de fixation”, comme disent les autorités françaises. Rencontre avec le journaliste Louis Witter, à l’occasion de la sortie de son livre, La Battue : l’État, la police et les étrangers. Une enquête coup de poing qui décortique la politique française en matière d’immigration vue depuis le terrain.
En 2021, après avoir travaillé en Irak, au Maroc ou encore au Liban, le journaliste Louis
Witter s’installe pendant 18 mois dans le nord de la France, à Calais, pour enquêter sur le
quotidien des exilé·es à la frontière franco-britannique.
Pendant des mois, Louis Witter documente la frontière
De ces mois de terrain, Louis Witter tire de nombreuses photographies puis un livre La
Battue : l’Etat, la police et les étrangers. Le journaliste y documente la stratégie de gestion
policière de la frontière calaisienne depuis le démantèlement de la “jungle de Calais” en
2016. L’objectif de cette stratégie : empêcher des campements durables de se former à la
frontière. Son fonctionnement : l’expulsion, toutes les 48h, des lieux de survie des exilé·es.
Sur le même thème : “Une frontière n’est jamais naturelle”, entretien avec Camille Guenebaud
Pour Radio Parleur, Louis Witter revient sur la façon dont cette politique migratoire façonne
le quotidien des exilé·e·s à Calais, sur les objectifs d’une telle politique et sur ce qu’elle
nous dit du rapport, de plus en plus répressif, de l’Etat français à ses frontières.
La Battue : l’Etat, la police et les étrangers de Louis Witter est à retrouver aux éditions du
Seuil depuis le 3 février 2023
Un entretien réalisé par Dauphine Maureau.
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