Depuis le début de la mobilisation contre la réforme des retraites, les médias sont dans le double standard lorsqu’il s’agit de parler de violence. Ils s’excitent pour une voiture brûlée mais font la sourde oreille quand un manifestant est entre la vie et la mort sous les coups de la police. Peut-on faire confiance aux médias mainstream pour user justement du terme “violence” ?

Si le terme de “violences” est beaucoup utilisé dans les médias depuis le début du mouvement pour les retraites, il n’est pas appréhendé de la même manière du côté des personnes qui luttent. C’est un mot qui, aujourd’hui, scinde le pays en deux camps. D’un côté, celleux qui dénoncent la violence d’État. De l’autre, ce même État, suivi des médias mainstream, qui l’évoquent pour parler de violences en manifestation. Pas pour faire référence à la police, mais bien pour désigner les manifestant·es, les “casseur·ses”, les “black blocs”.

Retraites : traitement médiatique de la violence choisi par les médias

Les militant·es ne le digèrent toujours pas. “S., militant d’ultragauche fiché S, deux mois de détention provisoire, fils d’anarchiste…” Voilà comment BFM TV affiche son soutien au militant S., actuellement toujours dans le coma après Sainte Soline, et à sa famille. Cela ne fait plus l’ombre d’un doute pour les militant·es : les médias cherchent coûte que coûte à justifier, voire étouffer, les violences policières.


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De quelle violence parle-t-on ? Qu’est-ce qu’on choisit de mettre en avant ? Pour les manifestant·es, la réponse est évidente : la presse ne sert qu’à protéger et faire perdurer un ordre établi. Les journalistes ne sont pas neutres, et encore moins des allié·es de la lutte. Il suffit de voir comment les violences policières sont évoquées – quand elles le sont : “bavures”, “dérapages”… Comme s’il s’agissait de cas isolés, anecdotiques. C’est peut-être là que les médias indépendants peuvent tirer leur épingle du jeu : la tant recherchée objectivité n’existe pas.

Nos invité·es :

  • Pauline Perrenot, journaliste et membre d’Acrimed
  • Samuel Gontier, journaliste à Telerama
  • Elisabeth et Marcel, du collectif Cerveaux non disponibles
  • Jules Dilé-Toustou, enseignant au laboratoire LERASS de l’université Paul Sabatier de Toulouse

Une émission produite par Violette Voldoire. Animation : Yoanna Sallese et Tanguy Oudoire. Réalisation et mixage : Etienne Gratianette.

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