Vendredi 24 mars au Havre, Adèle Haenel et Médine ont parlé féminisme et antifascisme. Les deux artistes se sont joint·es au convoi d’une centaine de parisien·nes monté·es en car afin de soutenir les grévistes de la raffinerie de Normandie. Chacun·e revient sur son combat respectif.

Les luttes féministes et antifascistes se sont invitées au Havre le vendredi 24 mars. En pleine nuit, les grévistes de la raffinerie de Normandie se sont fait·es déloger de leur piquet. Quatre salarié·es ont été réquisitionné·es. Ni une ni deux, deux cars remplis de militant·es parisien·nes ont débarqué aux alentours de midi. Parmi les soutiens extérieurs, deux têtes bien connues du paysage médiatique : le rappeur havrais Médine et la comédienne Adèle Haenel. De quoi redonner du baume au cœur aux grévistes et apporter des revendications qui leur tiennent à cœur en tant qu’artistes engagé·es.

La lutte sera féministe et antifasciste ou ne sera pas

Sortie fraîchement d’un des deux cars mis en place par le Réseau pour la Grève Générale, on retrouve la comédienne Adèle Haenel. Venue soutenir les raffineur·ses en grève depuis début mars, l’artiste affirme aussi porter des revendications féministes et LGBTQIA+ : “Je suis venue en tant que féministe et lesbienne car je pense que c’est important de le dire dans les mouvements sociaux pour pas que ça devienne uniquement des mouvements masculins.” La place que prennent les hommes cis dans les mouvements est en effet un sujet récurrent dans la lutte. C’est pourquoi Adèle Haenel rappelle qu’on ne doit pas attendre la permission pour s’imposer dans le paysage.

Le rappeur havrais Médine, également présent pour soutenir les grévistes de sa ville, s’est dit “très touché de voir des parisien·nes et des banlieusard·es se joindre à la foule normande”. L’auteur et interprète du titre “La puissance du port du Havre” ne s’est jamais caché de son engagement pour la lutte des classes. Militant depuis ses débuts contre l’islamophobie, et plus généralement contre l’extrême droite, le rappeur antifasciste n’a jamais pu digérer l’annulation forcée de son concert au Bataclan en 2018, poussée par la droite et l’extrême droite. Au micro, son discours est clair : “Je prends la force d’où qu’elle vienne, sauf de l’extrême droite.”

Si on est antifasciste et féministe dans la vie, on l’est aussi dans le militantisme

Depuis le début du mouvement, féministes et militant·es LGBTQIA+ donnent de la voix et s’organisent face à une traditionnelle tendance masculine à s’implanter partout dans le décor sans remettre en perspective leur position privilégiée. “Je tiens à faire un big up aux lesbiennes qui sont présentes partout dans tous les mouvements”, sourit Adèle Haenel qui souhaite mettre en avant ce qu’elle considère être une force dans la lutte. Quant à l’extrême droite, bien connue pour pointer le bout de son nez au moindre mouvement insurrectionnel populaire, Médine estime “qu’elle n’est présente ni dans les débats, ni dans les manifs, du moins pas ses représentant·es, et qu’il s’agit plus de candidat·es de salon”.

“Fachos, mascus, hors de nos luttes” est un éternel combat qui se mène et se renouvelle à chaque mouvement social. Collectifs, assos, militant·es autonomes etc. s’organisent régulièrement pour affronter ces problématiques, de la même façon qu’iels les affrontent au quotidien dans un projet global de rejet d’une société largement faite pour les plus privilégié·es. “C’est tout ce projet que le capital a pour nous en fait qu’on rejette” résume finalement Adèle Haenel.

 

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