Une pride radicale en opposition à la traditionnelle Marche des fiertés. C’était l’événement de ce dimanche 20 juin à Paris. Une semaine avant le défilé habituel, ouvert aux marques commerciales, prévu ce 26 juin. Des milliers de manifestant‧es ont défilé à l’occasion de la journée mondiale des réfugiés. Ils et elles revendiquent leur engagement « antiraciste et anticapitaliste » pour les droits des personnes LGBTQIA+.

Il est 14 heures, ce samedi, sous un soleil de plomb. La place de l’Opéra se remplit. Quelques milliers de personnes sont déjà présentes pour cette marche des fiertés qui doit démarrer dans une heure. Mais contrairement aux habitudes, pas de chars en vue, pas de grosses baffles qui déversent de la musique électro. On aperçoit seulement des pancartes, quelques banderoles et beaucoup de drapeaux. Aujourd’hui, ce n’est pas la Pride habituelle, organisée à Paris depuis 1981. Après une première édition plus informelle l’année dernière, ce sont plus d’une quinzaine de collectifs qui se sont associés afin de proposer un évènement réellement politique pour cette édition 2021. « La Pride du 20 il y aura des revendications et un esprit de fête, (…) mais aussi un truc plus déter’ et en colère que le 26 » nous dit Stella, militante à Paris Queer Antifa.

Re-politisée, la marche des fiertés.

Pour les collectifs organisateurs, il était impensable de marcher et porter leurs revendications à la marche officielle. « On ne s’y reconnait pas, moi je vais pas manifester à côté des flics du FLAG et des gens d’Air France qui expulsent les sans-papiers », raconte Heloïse Mary, présidente du Bureau d’Accueil et d’Accompagnement des Migrants (BAAM). En effet, les associations de personnes LGBT de la police (FLAG!) et d’Air France (Personnel) font partie de l’Inter-LGBT, et leur présence pose problème à bon nombre de militant·es.

Renouer avec le passé, retrouver l’esprit de Stonewall

Cette marche ne sort pas de nulle part. « L’an dernier il y avait eu une pride, c’était la première fois sans l’Inter, dont la marche avait été annulée à cause de la pandémie », se souvient Musk, du collectif NTA Rajel?. « Celle de l’année dernière avait été énormément portée par les personnes racisées, et cette année on a voulu refaire la même chose mais en mieux. » Cette marche vient même tirer ses inspirations encore plus loin: « Il faut revenir au début des prides avec les émeutes de Stonewall », explique Musk. Stonewall c’est l’inspiration des toutes premières pride organisées aux États-Unis. À New York en 1969, la communauté LGBT s’était soulevée contre les violences policières homophobes. « Ces émeutes ont duré quelques années avant de prendre la forme de parades moins politisées. Aujourd’hui on essaie de reprendre ça. »

Un reportage pour l’Actu des Luttes réalisé par Elin Cas. Photographie de Une : Elin Casse pour Radio Parleur

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