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AED en colère : quand les « pions » s’organisent

Ils ne veulent plus être des pions. Les assistant‧es d’éducation (AED) entament une semaine de grève pour dire non à la précarisation de leur métier. Mois après mois, ces « petites mains » de l’Éducation nationale se mobilisent pour leurs droits et une juste reconnaissance de leur travail.

Deux semaines avant le début d’une grève nationale du 22 au 26 mars, les AED se sont donné rendez-vous dans les jardins de la Parole Errante, à Montreuil. Dans l’ancienne usine, devenue un espace alternatif propice à l’échange, ils et elles se retrouvent pour partager un repas et compléter la caisse de grève du collectif Vie scolaire en colère Ile-de-France

Au collège comme au lycée, les pion·nes sont partout. Ils et elles encadrent les élèves au quotidien. Surveillance, soutien scolaire, tâches administratives et accompagnement, le spectre de leurs missions est large. Alexi, membre du collectif depuis ses premières heures, raconte ainsi qu’ils sont « des agents multifonctions. On est à la fois, éducateur, psychologue, infirmier (…). Nous sommes en première ligne auprès des élèves, nous avons un lien fort avec eux. »

Une lutte qui couve depuis quatre mois

La prise de conscience est progressive. Entre collègues, on créé des groupes de conversation WhatsApp, des réunions en petit comité s’organisent. C’est en décembre 2019 que se tient la première Assemblée Générale. Près de 70 personnes venues de 40 établissements de Paris et sa banlieue se réunissent alors autour d’un même constat : les AED sont précaires. Alexi se souvient : « Ce moment a permis de réaliser que les conditions pourraient être pires ailleurs, mais aussi que les situations étaient très similaires. »

De vrais contrats et de vrais salaires

Au-delà d’une revalorisation salariale, les assistant‧es d’éducation pointent du doigt l’intensité du rythme de travail. Pour les AED, un équivalent temps-plein ne fait pas 35h, mais 41h. Alexi, lui, est à mi-temps, 20h30 par semaine. Impossible pour lui d’envisager de changer pour un temps-plein. « C’est une charge très lourde, c’est vraiment éprouvant. »


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Si des débats au sein du mouvement persistent sur les modalités, tou‧tes s’entendent pour réclamer une titularisation et une clarification du statut. Actuellement, les AED sont en effet systématiquement recruté‧es en contrat à durée déterminée, qu’iels peuvent enchaîner année après année.

Comme Alexi, Marie est engagée depuis les débuts au sein du collectif. Elle plaide pour un recrutement massif d’assistant‧es d’éducation : « Nos équipes sont surchargées. » Les tâches se sont multipliées depuis l’application du plan Vigipirate renforcé ; et plus encore depuis un an sous l’effet du protocole sanitaire. La semaine « Vies Scolaires Mortes » se lance, et les AED semblent prêt‧es à faire entendre leurs voix.

Un reportage de Valentine Hullin. Photo de Une : Pierre-Louis Colin

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