Samedi 7 novembre, plusieurs organisations syndicales, associations et partis politiques ont appelé les toulousain·es à manifester pour dénoncer les « mesures liberticides » prises par l’Etat. Elles et ils dénoncent également le manque de moyens alloués à l’hôpital public. Une manifestation qui a pris des allures de « ras-le bol » général contre la politique libérale menée par le gouvernement.
L’hôpital n’est pas une entreprise, La santé n’est pas une marchandise pouvait-on entendre dans les rues de Toulouse, samedi 7 novembre. «Ils préfèrent nous confiner au lieu d’augmenter le nombre de lits à l’hôpital», scande dans son mégaphone, Mathieu Félix, manipulateur en radiologie et délégué CGT-CHU à Toulouse. Devant lui, entre 3 000 et 5 000 ont répondu présent·es à l’appel. Elles et ils demandent plus de moyens pour l’hôpital public et dénoncent les mesures liberticides prises par le gouvernement.
Organisée en période de confinement, la manifestation a pourtant été autorisée par la préfecture de Haute-Garonne (31). «Ce n’est pas une manifestation anti-confinement. Nous dénonçons le fait que le gouvernement accuse les comportements individuels au lieu de prendre ses responsabilités», explique Mathieu Félix.
une manifestation unitaire contre le gouvernement
Avec les restrictions sanitaires, cela faisait plusieurs mois que les rues de la ville rose n’avaient pas accueilli la colère d’une foule. Pourtant, personnel soignant, syndicats, associations, partis politiques, étudiant·es, lycéen·nes et professeur·es ont bien répondu à l’appel pour dénoncer la gestion de la crise sanitaire.
Tennessee, étudiant en licence d’espagnol à l’université Toulouse Jean-jaurès est membre de l’Union des étudiant·es de Toulouse (UET). Il dénonce la réquisition d’étudiant·es comme aide-soignant·es. Elles et ils ne sont pas choisi·es sur la base du volontariat et sont très faiblement rémunéré·es : « Les étudiant·es sollicité·es ne sont pas préparé·es. C’est un vrai danger pour les patient·es et le personnel.»
Plus globalement, l’étudiant pointe du doigt la précarité grandissante des étudiant·es : «Nous nous souvenons de la tentative de suicide d’Anas devant son CROUS à Lyon. Dès les annonces du premier confinement nous avons alerté sur la précarité des étudiant·es. Depuis, rien n’a été mis en place. Le covid a mis en lumière les défaillances du secteur public.»
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Des personnes précaires fragilisé·es par le premier confinement
Alexia Seguin est professeure des écoles dans une classe de primaire et déléguée SNUIpp-FSU. Elle s’est rendue à la manifestation à Toulouse pour soutenir les soignant·es mais également pour exprimer sa colère. Selon elle, il est impossible de respecter le protocole sanitaire dans les écoles. En effet, «les enfants sont trop nombreux et les distances sont impossible à respecter. Nous n’avons pas les moyens nécessaires pour respecter les mesures sanitaires.»
De son côté, Julie est en master d’études sur le genre. Étudiante de l’Université Jean-Jaurès à Toulouse, elle s’est rendue à la manifestation pour exprimer un ras-le-bol face à la gestion de la crise sanitaire, mais également en tant que militante féministe. «Nous avons vu au premier confinement que la situation était très dangereuse pour les femmes confinées avec un compagnon violent. Avec ce second confinement, rien n’a été mis en place, il y a juste un numéro vert», avant d’ajouter : «Je ne pensais pas qu’il y aurait autant de monde à la manifestation, mais tout le monde était là, il y avait une vraie convergence des luttes.»
Dans cette manifestation à Toulouse, toutes et tous pointent du doigt le manque de mesures en direction des personnes les plus précaires. A l’instar de Nina Condéço, porte-parole de l’association du Droit au logement (DAL31) : « Emmanuelle Wargon, ministre déléguée chargée du logement, a demandé à tous les préfets de France une mise à l’abri général. Cependant, nous voyons bien qu’il y a encore énormément de personnes à la rue.»
Un reportage réalisé par Auriane Duroch-Barrier. Photographie de Une : Auriane Duroch-Barrier
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