tableau d'école

Rachid Zerrouki : Les Incasables, “ne pas oublier les gamins du fond de la classe”

Retour du confinement, protocole sanitaire complexe et assassinat de Samuel Paty, pour les enseignant·es, la rentrée de ce lundi 2 septembre est particulièrement difficile. Plus largement, l’impact de l’épidémie sur l’école pose la question de sa capacité à accompagner les élèves les moins favorisé·es. Dans ce nouvel entretien de Radio Parleur, on reçoit Rachid Zerrouki. Il a enseigné au collège, en classe SEGPA. Il publie Les Incasables, un livre qui retrace son expérience.

Première diffusion : novembre 2020

Notre invité :

Rachid Zerrouki est professeur des écoles à Marseille. Entre 2016 et 2019, il a enseigné au collège, en classe SEGPA: la Section d’enseignement général et professionnel adaptée. Il est aussi connu sur le réseau social twitter, à travers son compte Rachid l’Instit. Il y partage ses réflexions et son quotidien d’enseignant.


Puisque vous êtes ici : Dès ce lundi 2 novembre, Radio Parleur lance sa campagne de don. Objectif : 20 000 euros pour continuer à vous proposer des podcasts libres et indépendants !


En août 2020, Rachid Zerrouki publie Les Incasables aux éditions Robert Laffont. Dans ce livre, l’enseignant tissent des réflexions passionnantes sur la pédagogie, sur ses propres espoirs et désillusions en tant que professeur. Il y témoigne du sentiment d’impuissance, parfois, face à des élèves dont les difficultés scolaires dissimulent bien souvent des trajectoires de vie marquées par la précarité. L’ouvrage nous fait aussi découvrir de nombreux souvenirs de la vie en classe, avec ses personnages uniques et leurs anecdotes.

Pour l’auteur, il n’est pas question ici d’apporter des réponses, mais de « donner à voir et à ressentir », de rendre au problème de la difficulté scolaire la complexité qu’il mérite. Rachid Zerrouki l’explique dans cet extrait de son livre : « En enseignant en Segpa à des élèves âgés de 12 à 16 ans, je savais que je ne façonnerais pas des ingénieurs, des médecins ou des avocats, mais des manutentionnaires, carreleurs, tourneurs-fraiseurs ou professionnels de l’aide à domicile – des prolétaires sans qui tout s’effondrerait, mais que la société méprise, maltraite, sous-paye et exploite. En revanche, j’ignorais tout de ce que j’allais recevoir en retour : des leçons de vie en pagaille, des souvenirs impérissables et un sens à mon métier.»

Un entretien réalisé par Leone Laali. Photo de Une : Creative Commons

Vous êtes les garant·es de notre indépendance. Nous sommes fièr·es de ce modèle.

Défendons-le ensemble !