Depuis le 1er Janvier 2020, le rail est ouvert à la concurrence. Le monopole public n’existe plus. La SNCF a changé de statut par privatisation. Elle est maintenant une entreprise comme les autres. Une transformation historique qui bouleverse la réalité du train en France. Quels sont les changements à venir pour les usager·ères devenu maintenant des client·es ? Quelles conséquences pour les cheminot·es? Quelles alternatives existent à l’arrivée de compagnies privées dans nos gares ? On en parle avec nos invité·es dans ce nouvel épisode de Penser Les Luttes, votre podcast hebdomadaire pour penser ensemble les mouvements sociaux.

Nos invité·es :

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Un train d’enfer, une enquête dessinée par Erwan et Gwenaël Manac’h.

Erwan Manac’h est journaliste pour l’hebdomadaire Politis. Il publie aux éditions La Ville Brûle une BD-enquête très complète sur la privatisation de la SNCF, intitulée “Un train d’enfer”. Gwenael Manac’h signe les dessins de cette bande dessinée.

Alexandra Debaisieux est directrice générale de Railcoop. C’est l’un des nouveaux acteurs qui souhaite profiter de l’ouverture à la concurrence pour exploiter bientôt des lignes de train dans l’hexagone. Une grosse différence toutefois, Railcoop est la première coopérative ferroviaire de France. C’est-à-dire qu’elle est détenue non pas par des actionnaires mais par ses sociétaires et ses salarié·es.


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Depuis les années 2000, la logique commerciale se met en place à la SNCF : on transforme les « usagers » en « clients ». La multiplication des offres, la tarification dynamique, les petites lignes et les TER, autant de sujets qui concernent les voyageurs et voyageuses. « Les partisans de la libéralisation ont atteint leur but, un de nos derniers services public a été converti à la pensée comptable », explique Erwann Manac’h dans son enquête dessinée. Le livre défend donc le rail français et explique ses mutations en cours, et notamment son ouverture à la concurrence.

Face à cela, des projets alternatifs comme Railcoop voient alors le jour. Cette société coopérative d’interêt collectif a choisi une gouvernance coopérative. En effet, elle souhaite relancer des lignes abandonnées par la SNCF, plutôt que de se tourner vers celles considérées comme rentables et déjà saturés d’offres INOUI ou OUIGO. Une initiative désormais possible grâce à l’ouverture à la concurrence du ferroviaire devenue effective depuis le 1er Janvier 2020.

Une émission présentée par Martin Bodrero et produite par Sophie Peroy–Gay.