Des livreurs en lutte se tiennent devant un hub frichti

Chez Frichti, les livreurs sans-papiers en lutte

Difficile d’imaginer, en arrivant devant le dépôt de la place du Maroc à Paris, le combat qui s’y mène. Un petit groupe d’hommes se rassemble à l’entrée. Mais aujourd’hui, il n’attendent pas de commandes chez Frichti : depuis quelques semaines, la plateforme de livraison a annulé tous leurs contrats.


A l’origine de la brutale séparation de la plateforme avec près de la moitié de ses livreurs, un article de Gurvan Kristanadjaja pour Libération, intitulé : « Sans papiers, sans contrat… Bienvenue chez Frichti ». Sous le pseudo de Karim, un livreur de la plateforme française y raconte ses conditions de travailleur sans papiers pendant le confinement. Mais en réponse à l’article, Frichti joue les ingénus : la plateforme de livraison affirme ignorer complètement que des travailleurs sans papiers travaillent pour elle. Ils engagent une entreprise de sécurité pour vérifier l’identité des livreurs à l’entrée des hubs. Du jour au lendemain les livreurs sans papiers sont empêchés de travailler pour la plateforme.

« Frichti savait »

Devant les hubs, tous les livreurs sont formels : Frichti savait pertinemment que certains de ses livreurs étaient hors-la-loi. Cela concerne aussi ceux qui travaillaient directement avec la plateforme. « Il y en a qui ont signé leur contrat avec leur passeport, avec un Pass Navigo même parfois » raconte un des livreurs du hub Maroc. C’est donc avec indignation, et même avec colère que la nouvelle est reçue chez les livreurs. Épaulés par le Collectif des Livreurs Autonomes de Paris (CLAP) et la CGT, ils se mobilisent devant les 12 hubs Frichti de la capitale, pour faire entendre leur parole.

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Des négociations avec la direction doivent avoir lieu dans les prochains jours, afin d’obtenir régularisation et ré-intégration à la plateforme. En l’absence de réponse satisfaisante, les livreurs mobilisés se disent donc prêts à organiser d’autres actions. Grève, blocage de hubs et autres manifestations peuvent permettre de faire entendre leur voix.

Un reportage de Justine Mascarilla. Photo de Une : Justine Mascarilla pour Radio Parleur.

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