Les cafés associatifs rouvrent progressivement depuis le 2 juin. Le confinement a bouleversé le fonctionnement de ces lieux de solidarité et de mixité sociale. Pour les gérant·es, les bénévoles et les adhérent·es, c’est l’occasion de faire le bilan, et d’imaginer la suite.

« Au delà de la restauration, c’est surtout un café du lien social. » Pour Thomas, responsable du Moulin à Café, dans le 14ème, c’est cette solitude forcée qui a été la plus compliquée à gérer, tant pour les adhérent·es que pour l’équipe. Cet isolement, étayé par les difficultés financières liées au ralentissement de leurs activités, a fait du confinement une période incertaine.

Des problématiques qui ne les ont pas empêché·es de continuer leurs actions de solidarité, en travaillant avec les Brigades Solidaires Paris Sud pour récolter des denrées de premières nécessité.

“Nous n’avons pas cessé nos activités”

Le Troisième Café, dans le Marais, a même vu la demande exploser : en plus des traditionnels cafés suspendus, ils proposent des plats suspendus, leur permettant de fournir des repas chauds gratuitement. « Habituellement, ces repas gratuits représentent entre 6 et 12 repas, et là c’était 100 repas par jour. » témoigne Anne Esambert, la gérante.

Le Schmilblick, à Montrouge, a lui refusé de s’associer aux BSP, considérant que le rôle de leur association n’est pas militant mais solidaire. « La solidarité, ça passe déjà par prendre soin de cette qualité relationnelle qui permet aux uns et aux autres de coexister » affirme Hervé, cogérant du Schmilblick. Ils ont ainsi continué à distance certains de leurs ateliers habituels, comme des cours de Français en Langue Étrangère.

A écouter : Le collectif “Thé ou café” refait le plein

Si leur réouverture totale devrait ramener progressivement les cafés associatifs à leurs activités habituelles, ce confinement aura suscité des réflexions, et des espoirs : « Le confinement nous a permis de nous rendre compte de tout ce qui est jeté. On a pu faire tellement de choses avec rien. » raconte Charlène, cuisinière au Troisième Café.

Quant à Thomas, responsable du Moulin à Café, il conclue : « On espère rester en lien avec la Brigade de Solidarité. On va renforcer notre vigilance sur les plus isolé·es, mettre en lien les plus fragiles avec les associations qui peuvent les aider. On ne compte pas s’arrêter là de toute façon. »

Un reportage de Justine Mascarilla. Photo de Une : Grigory Gusev.

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