Se retrouver entre quatre murs face à ses pensées, ses contradictions, ses démons. L’enfermement dans l’enfermement. Découvrez “L’araignée”, une création sonore de Adel Ittel El Madani qui nous plonge dans les méandres d’un esprit torturé par le confinement, dans la psychologie d’un·e confiné·e.

Article initialement publié le 10 juin 2020.

 

“Ce bricolage sonore ME permet d’évacuer un paquet de mauvaises ondes. Il est la mise en son de l’araignée qui squatte dans mon plafond.” 

Que veut dire être enfermé·e seul·e ? Le lien avec les autres qui se résume aux discussions virtuelles à travers les écrans. Quand supporter sa propre compagnie devient un calvaire. La solitude, agissant sur nos névroses comme un miroir grossissant, nous pousse à ne voir qu’elles, à prendre toute la place. C’est le serpent qui se mord la queue.

Alors être à plusieurs ?  Dans un espace restreint. Un logement insalubre. En surpeuplement accentué. Avec des enfants en bas âge, ou pas, avec un·e conjoint·e violent·e, verbalement, mentalement, physiquement. Avec l’un des parents qui part travailler et qui rentre la peur au ventre, la peur d’être le vecteur de contamination de sa famille. 

Du même auteur : I Can’t Breathe (panic), une création sonore bouleversante sur les violences policières

Sommes nous tous égaux, toutes égales face à cette situation ? Les dominations s’effacent-elles comme par magie ? Quel rôle joue la classe sociale dans l’appréciation du confinement ? La police se comporte-t-elle de la même manière avec tout le monde face à l’absence de justificatif ? Sommes-nous tous et toutes des suspect·es potentiel·les aux yeux des agent·es ?  

Voir les centres de rétentions brûler. Regarder la révolte des prisons, le refus de regagner les cellules. Entendre les cris des détenu·es, leur angoisse, leur colère face à l’abandon de l’administration pénitentiaire. 

Une création sonore réalisée par Adel Ittel El Madani à écouter sur Pagaille, notre chaîne de création sonore. Photo de Une : Creative Commons