Depuis l’assassinat de Georges Floyd par des policiers, à Minneapolis, le 25 mai dernier, les villes américaines sont le théâtre de manifestations anti-racistes toujours plus nombreuses. Radio Parleur vous propose un entretien avec Léo, étudiant à Saint-Paul, Minnesota.
Invité :
- Leo R. est étudiant à Saint-Paul, la capitale de l’État du Minnesota. Il participe aux manifestations à Saint-Paul et Minneapolis suite à la mort de George Floyd, un homme afro-américain, tué le 25 mai 2020. Il nous raconte comment la mort de George Floyd a embrasé le pays.
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A Saint-Paul, la ville jumelle de Minneapolis, de l’autre côté du Mississipi, Léo participe au mouvement Black Lives Matter, aux manifestations et aux émeutes depuis le deuxième soir du mouvement. Au delà de cette ville du Minnesota, la mobilisation continue de gagner les autres grandes villes américaines, alors que le pays continue à être durement touché par la pandémie de coronavirus et que certaines grandes villes, comme New-York, sont toujours confinées.
« La lutte contre les violences policières et le racisme aux Etats-Unis est plus importante que le coronavirus »
Dans les rassemblements de ces derniers jours, un slogan revient en boucle : « Black lives matter », qu’ont pourrait traduire par « la vie des noirs compte ». La mort de George Floyd, cet homme afro-américain de 46 ans, décédé lors de son interpellation par un policier blanc le 25 mai dernier, a provoqué l’émotion et la colère de millions de personnes à Minneapolis et à travers les États-Unis. Mais aussi dans le monde entier, trouvant parfois des échos avec des violences policières locales. En France, des manifestations ont eu lieu en mémoire de George Floyd mais aussi d’Adama Traoré, un jeune homme noir mort suite à son interpellation en 2016.
Aux États-Unis comme en France, la pandémie a mis en exergue les inégalités sociales pré-existantes. A Minneapolis, l’épicentre de ces manifestations, les personnes issues des quartiers pauvres présentent selon les données officielles un taux de mortalité plus élevé que les habitant·es des quartiers aisés. Le chômage et la fermeture des universités liée au confinement ont contribué à réunir davantage de personnes dans les rues. Un mouvement multiracial et multiculturel, comme l’explique Léo : « beaucoup de gens se sont retrouvés au chômage et peuvent s’investir dans le mouvement, par manque de raison d’être. […] Tout le monde a envie d’exprimer cette rage qui a été tellement ignorée aux États-Unis ».
Une émission produite et présentée par Tristan Goldbronn. Photographie de Une : Creative Commons. Musique du générique : Not Kings par le groupe Candy Says