Les maisons de retraite françaises vivent un drame à huis-clos. Devenues des forteresses pour protéger les personnes âgées d’une contamination par le coronavirus, l’isolement y est difficile. Côté soignant·es, les conditions de travail et de soin sont délétères. Entretien avec Anne-Sophie Pelletier, aide médico-psychologique et députée européenne.

Les Covid19 Chronicles de Frank Barat sont à retrouver sur le site : https://cov19chronicle.com/

Entre mars 2019 et mars 2020, la mortalité dans les EHPAD augmente de 12% à cause du coronavirus. Fourni par l’INSEE, ce chiffre cache des disparités régionales très fortes. Dans le Haut-Rhin, par exemple, la hausse enregistrée est de 232%. Suite à l’épidémie de coronavirus, les ancien・nes se retrouvent confiné・es dans des chambres, isolé・es les un・es des autres. Une situation dont la pénibilité s’étend aussi aux soignant・es.

Ces femmes et ces hommes doivent tâcher de faire respecter le confinement dans des conditions difficiles. Certain・es patient·es, oubliant les restrictions, sortent dans les couloirs et doivent régulièrement être reconduits à leur chambre. Sans matériel de protection adéquat contre le coronavirus, le personnel soignant des EHPAD se rend souvent au travail la peur au ventre. Les masques, les gants et le gel hydroalcoolique n’ont commencé à arriver, en effet,  qu’il y une semaine. Un retard à l’allumage qui a attisé la colère d’Anne-Sophie Pelletier.

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Cette aide médico-psychologique en EHPAD et femme politique française, députée européenne France Insoumise, est l’autrice de EHPAD, une honte française. (2019, Ed. Plon). Dans cet entretien réalisé et produit par Frank Barat, elle revient sur une crise qu’elle et beaucoup d’autres ont vu venir, sur le mépris de l’expertise du personnel de santé par les pouvoirs publics, et sur cette société plus juste qui reste à bâtir.

 

Un entretien produit et réalisé par Frank Barat du collectif Ballast. Photo de Une : Cyrille Choupas.

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