Nous sommes presque un mois après le déclassement du sociologue Akim Oualhaci au poste de chercheur au CRNS pour la troisième fois consécutive. Jeudi 4 juillet 2019, des militant∙e∙s syndicaux et des chercheurs∙euses, se sont rassemblé∙e∙s, devant l’université Paris Descartes, pour soutenir leur confrère ainsi que la conférence plénière du CNRS sur la question de la crise de l’emploi scientifique.

Des soupçons de discrimination au CNRS

Jeudi 6 juin, les chercheurs∙euses du CNRS apprenaient une mauvaise nouvelle. Leur collègue Akim Oualhaci, brillant chercheur en sociologie, s’est fait claquer la porte au nez. Le jury d’admission a refusé à Akim Oualhaci, sociologue des quartiers populaires, un poste de chercheur au CNRS. “Trois années de suite, ça n’est jamais arrivé. Il y a une volonté d’intimidation explicite, et on se pose des questions,” explique Isabelle Clair, sociologue et chercheuse au CNRS. Comme ce jury n’est pas tenu de motiver ses décisions, le soupçon de discrimination pèse lourd. “Est-ce parce qu’il travaille sur les jeunes quartiers populaires ? Est-ce parce qu’il est sociologue et que c’est une discipline qui conteste les critères d’excellence ? Est-ce parce qu’il s’appelle Akim Oualhaci ?

Cette décision de déclassement du chercheur suscite l’indignation. Une tribune est publiée peu après son troisième refus dans Le Monde pour critiquer ce choix de l’institution, signée par 200 chercheurs∙euses et professeur∙e∙s. En filigrane, une critique aussi de l’opacité des décisions rendues par les jurys. Difficile de prouver les discriminations lorsque tout est marqué du sceau du secret.

Justice pour Akim to make CNRS great again
Justice pour Akim to make CNRS great again

Akim Oualhaci, symbole de la colère contre le CNRS

Cette affaire et son acteur principal, en plus de son caractère exceptionnel, est aussi le symbole d’une crise de l’emploi scientifique qui dure depuis plusieurs années au CNRS. D’autres chercheurs∙euses ont été déclassé.es par le jury d’admission sans raison apparente, sans motif invoqué. La mobilisation a grandit peu à peu parmi les chercheurs∙euses, soutenue par les syndicats de la recherche.