La Base, futur quartier général des organisations écolos et citoyennes, ouvrira ses portes le 1er mars au coeur de Paris. Un lieu qui espère devenir un accélérateur de la mobilisation pour la justice climatique et sociale. Son nom : la base pour Base d’Action Sociale et Écologique.

Vendredi 15 février à Paris, il est 19h et une file d’attente s’allonge devant l’entrée du 31 rue Bichat dans le 10ème arrondissement, proche de la place de la République. Pour entrer, il faut cotiser à prix libre à la BASE pour Base d’Action Sociale et Écologique. La musique rebondit sur les murs du rez-de-chaussée où se retrouvent déjà tous les nouveaux adhérent.es pour fêter la signature du bail qui acte le lancement du projet. Des petits groupes montent à l’étage pour visiter cet ancien atelier de textile, aujourd’hui investi par huit associations : Alternatiba, Action Climat, le Consulat, le Mouvement, Notre Affaire à tous, Partager c’est sympa, Nature Rights et le mouvement Utopia.

La veille, les organisateurs.trices venaient d’atteindre sur leur cagnotte en ligne les 50 000 euros nécessaires à l’ouverture du lieu. Le deuxième palier du financement participatif est fixé à 75 000 euros pour mener à bien l’aménagement intérieur. En attendant, les travaux ont déjà commencé. Pour Elodie, militante à Alternatiba, “on a une très mince fenêtre pour faire changer les choses et c’est maintenant”. Alors que les marches pour le climat font défiler des milliers de personnes dans les rues et que la jeunesse de plusieurs pays se met en grève climatique chaque vendredi à l’appel de la militante suédoise Greta Thunberg, il n’y a pas de temps à perdre pour la justice climatique et sociale.

Un lieu pour changer le monde ?

Sur le site internet de présentation, un décompte affiche le temps qu’il reste avant la fin de la période de souscription à la cagnotte en ligne. Au milieu des plans noirs et jaunes, des anglicismes et autres termes comme “catalyseur” ou “accélérateur”, la présentation peut rappeler celle d’une start-up. Mais Lucas, qui travaille depuis un mois au lancement du projet, n’est pas vraiment d’accord avec cette idée. Doté d’une expérience dans les tiers-lieux numériques, il n’est pas un militant climatique à l’origine. “Parler d’accélérateur, quand on est dans une situation d’urgence – et on est dans une situation d’urgence – est à mon sens tout à fait pertinent”.

Au total, les militant.es ont 700 m² à investir pour transformer le rez-de-chaussée en bar associatif, faire du premier étage un espace de co-working avec une salle pour des conférences et réunions, installer des bureaux pour les organisations à l’initiative du projet ou encore avoir des espaces de stockage au dernier étage. Dernier débat à trancher : transformer la dernière salle vide en serre ou en lieu de sieste.

Situation géographique et vue de l’intérieur de la Base, le nouveau lieu de mobilisation du mouvement écologiste à Paris. Photographie : site internet de la Base.

L’objectif est d’offrir un point de ralliement pour le mouvement écolo et de permettre la coordination entre différentes organisations. D’abord, entre les huit associations parisiennes qui auront leurs propres bureaux sur place, mais aussi, à l’image d’une bourse du travail pour les syndicats, pour tout collectif qui souhaite se réunir à Paris. Une fixation éphémère puisqu’il s’agit d’un bail précaire : le lieu est voué à être détruit d’ici treize mois. Mais Elodie espère que ce laps de temps permettra de “créer assez d’émulations pour trouver d’autres lieux à investir par la suite”. L’ouverture au grand public est prévue pour le 1er mars et plusieurs visites sont possibles avant cette date.  Elodie précise “le lieu est à disposition de tous ceux qui luttent pour un monde meilleur”. L’invitation est lancée.

Un reportage réalisé par Prisca Da Costa