Erwan Manac’h et Gwenaël Manac’h signent Un train d’enfer, une enquête dessinée sur la SNCF et la privatisation du rail, aux éditions La ville brûle. En donnant la parole aux cheminots, aux expert.es du rail, et même aux usager.es, ils racontent l’ouverture à la concurrence des rails français et toutes les transformations qu’elle apporte.
Dans cette enquête dessinée intitulée Un train d’enfer, Erwan et Gwenaël Manac’h décortiquent la réorganisation de la SNCF qui se met progressivement en place et qui a pour but de « faire circuler autant de train avec moins de cheminots ». Pourtant, « ce qui se passe à la SNCF a beaucoup à nous apprendre sur la manière dont fonctionne notre économie, et sur la manière dont elle dysfonctionne ».
Entre rapports ministériels, témoignages de cheminot·es et de délégués syndicaux, les auteurs dévoilent le management délétère : suicides, perte de sens du travail, anxiété, angoisses. « Selon le dernier chiffre établi par la CGT Cheminots et confirmé par Sud-Rail, 57 cheminots se sont donnés la mort en 2017. C’est autant qu’à France Télécom entre 2006 et 2009 ». Les deux frères donnent aussi la parole à leur famille, dont leur grand-père était cheminot, pour retracer les évolutions des conditions de travail à la SNCF.
Sur le même thème : Le procès France Télécom en 3 émissions spéciales
Depuis les années 2000, la logique commerciale se met en place : on transforme les « usagers » en « clients ». La multiplication des offres, la tarification dynamique, les petites lignes et les TER, autant de sujets qui concernent les usagers et usagères. « Les partisans de la libéralisation ont atteint leur but, un de nos derniers services public a été converti à la pensée comptable », par l’ouverture à la concurrence notamment. Dans cette enquête dessinée, schémas et visages défendent donc le rail français et expliquent ses mutations en cours.
- 4
- 0
- 2
La production de ce sujet a nécessité :
Parleur sur le pont
L’info indépendante a un coût, soutenez-nous