Acte quatre. Samedi 8 décembre, les Gilets Jaunes se sont retrouvés à Paris et dans toute la France pour une nouvelle journée d’action. Face à eux, une réponse sécuritaire et une répression musclée qui a engendré des images encore plus surréalistes que lors des précédentes mobilisations. Au final, un seul constat : l’impossibilité de revendiquer dans des rues bloquées, saturées d’explosions et de gaz lacrymogène.
Une véritable convergence des colères. Ce samedi 8 décembre, le mouvement des Gilets Jaunes a pris de l’ampleur : lycéens, étudiants, cheminots, chômeurs, habitants quartiers populaires, précaires, sont venus grossir ses rangs. Face à eux, le gouvernement a tenté l’intimidation, annonçant même que certains montaient à Paris pour “casser et tuer”. Dès le matin, les autorités ont multiplié les interpellations : presque 2000 dans toute la France, dont 1082 dans la capitale. On compte aussi “179 personnes blessées prises en charge sur tout le territoire par les équipes médicales des hôpitaux”, d’après les chiffres provisoires publiés par la direction générale de la santé.
A Paris, les photos de nos journalistes et de notre photographe Sylvain Lefeuvre.
Des manifestants nombreux mais empêchés de se rassembler
Environ 136 000 personnes ont participé à cette nouvelle journée de mobilisation, soit le même nombre que le 1er décembre, a précisé la place Beauvau. Un décompte sujet à caution tant il paraît difficile de recenser des manifestants, qui ont été empêchés de se rassembler à Paris comme dans plusieurs villes de France, malgré leur détermination. Face à eux, le Premier ministre qui avait promis un “dispositif exceptionnel” n’a pas menti. Des pluies de palets lacrymogènes, flash balls, grenades désencerclantes et assourdissantes se sont abattues sur les foules, causant parfois de graves blessures.
Après les semaines de silence, Emmanuel Macron va s’exprimer.
Le président, resté jusqu’à présent en retrait, devrait s’exprimer lundi 9 décembre. Certains attendent beaucoup de son discours, espérant un dénouement par l’apaisement et l’écoute des revendications clairement exprimées par les manifestants. Pourtant, dans le théâtre classique français, une pièce se déroule en cinq actes. Une cinquième journée de mobilisation est déjà évoquée par plusieurs événements publiés sur Facebook. Certains comptent plusieurs dizaines de milliers de personnes intéressées.