Jeudi 21 décembre, près de 5,3 millions de personnes vont se rendre aux urnes pour élire un nouveau Parlement catalan. Entre indépendantistes et unionistes, il est parfois difficile de discerner les motivations de chaque camp. Radio Parleur fait le point sur 4 idées reçues.
“Les indépendantistes veulent remettre des frontières “
C’est une idée souvent entendue et lue dans la presse : l’indépendance catalane ne serait qu’une lutte identitaire prônant le repli sur soi. C’est mal connaître la tradition politique de ceux qui veulent s’émanciper de la tutelle espagnole. Ils s’affirment au contraire dans une démarche inclusive, ouverte, notamment à l’égard des réfugiés. “Il est particulièrement hypocrite de la part de certains européens de nous traiter de nationalistes. Regardez ce qui se passe par exemple en Autriche avec l’arrivée de l’extrême-droite au pouvoir”, grince Quim Arrufat, candidat sur la liste de la Candidature d’unité populaire (Candidatura d’Unitat Popular – CUP) parti de gauche radicale farouchement indépendantiste.
“Les Catalans sont égoïstes et ne veulent pas payer pour le reste de l’Espagne”
C’est un fait : la Catalogne est l’une des régions les plus riches d’Espagne. Le PIB par tête est de 3000 à 4000 euros supérieur à la moyenne nationale depuis 2001, avec un taux de chômage de 12,5% contre 16,3% pour le reste du pays. Pour autant, la redéfinition du système de distribution n’est plus au cœur des revendications, car il n’était pas forcément nécessaire de quitter l’Espagne pour le faire. Les indépendantistes affirment qu’ils aimeraient surtout savoir comment cet argent est utilisé, car la corruption gangrène profondément le Parti Populaire au pouvoir.
“Les élections vont être violentes”
Les images du référendum du 1er octobre sont encore dans toutes les têtes. La violence de la police espagnole, tentant d’empêcher la tenue du scrutin, a choqué bon nombre de Catalans, et va peut-être les pousser dans les bras des indépendantistes, mêmes s’ils ne veulent pas forcément quitter l’Espagne. Mais ce scrutin a été imposé par Madrid. Il est très peu probable que le pouvoir central envoie ses troupes disperser une élection qu’il a lui-même convoqué. En revanche, en fonction des résultats, les prochains jours pourraient être mouvementés.
“La Catalogne est isolée politiquement en Europe”
Il est vrai qu’aucun pays européen n’a apporté son soutien aux indépendantistes. Mais localement, les choses s’organisent. Des militants ont lancé la plateforme With Catalunya et organisé le 16 et 17 décembre une grande rencontre internationale des sympathisants.es du monde entier. Des comités de défense de la République catalane ont par ailleurs été créés dans plusieurs villes européennes. Vous pouvez les retrouver sur Twitter (exemple avec le comité de Paris)