Si l’art pouvait être révolutionnaire, et révolutionné, comment le serait-il ? Dans ce Fil des luttes consacré au livre Art et Production, de Boris Arvatov, l’art sort de sa case réactionnaire. Un essai écrit il y a plus d’un siècle en Union soviétique, et édité pour la première fois en français aux éditions Sans Soleil. Pour en parler, Claire Thouvenot, traductrice d’Arvatov en français, et Vincent des éditions Sans Soleil.
Pour Arvatov, l’art est un impensé de la pensée marxiste, trop souvent relégué au second plan des théories révolutionnaires. L’auteur offre dans son essai une véritable théorie d’un art révolutionné. Il est temps pour lui d’en finir avec « l’art de chevalet », avec l’art marchand et bourgeois mais aussi avec l’art artisanal et réactionnaire. C’est une véritable redéfinition de l’art et de ce qu’il devrait être que propose le révolutionnaire.
Une critique d’art née de l’Union soviétique
Art et production n’aurait pas pu voir le jour à un autre moment. Seule l’Union soviétique, qui remettait en question tout ce qui avait existé, pouvait permettre l’éclosion d’une telle pensée. Pour Vincent « Arvatov est très clairement un fils de la révolution Russe », impossible de saisir ses théorie hors de ce contexte et des possibilités qu’il ouvrait alors.
Pour Claire Thouvenot, plus qu’une critique de l’art dans le monde capitaliste, Arvatov pose la question de « comment nous voulons vivre ». La question d’une vie révolutionnée s’imbrique totalement avec celle d’un art pour toutes et tous et par toutes et tous. Dans la lignée des expérience du Proletkult, organisation artistique soviétique, qui cherchait à créer un art prolétarien par les prolétaires elles et eux même. Il s’agit également d’un art nouveau, “utilitaire”, permettant l’amélioration concrète de la vie quotidienne.
Retrouver la préface du livre sur le site de nos camarades de Contretemps.
Une émission animé par Pierre-Louis Colin. Nos remerciements à Alexis et à la librairie Michèle Firk pour le superbe accueil.
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