L’événement est historique. Avec cette pandémie de coronavirus, notre système économique, nos modes de vie, tout est à l’arrêt. Pourtant, le politique et l’économique rêvent d’un arrêt temporaire qui n’empêcherait pas de tout reprendre comme avant. Face à cela des voix s’élèvent, Avec “Ceci n’est pas une parenthèse”, Radio Parleur vous propose une série de podcasts pour entendre celles et ceux qui pensent déjà à un après et esquissent un monde différent.
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Dans ce premier entretien de notre nouvelle série podcast « Ceci n’est pas une parenthèse », la chercheuse Gwenola Ricordeau détaille les conséquences de la crise sanitaire sur l’univers carcéral et propose une réflexion sur la lutte abolitionniste. Elle est professeure assistante à la California State University, Chico, aux États-Unis. Ses recherches portent notamment sur les proches de détenu·es ou sur la sexualité en prison. Dans les prisons, les gants et les masques sont quasi inexistants. Le gel hydroalcoolique, lui, est interdit. Les témoignages de détenu·es se multiplient pour dénoncer ce manque de mesures. Ils et elles s’alarment des risques qu’ils et elles encourent, dans des prisons surpeuplées.
Le coronavirus : un ouragan pour le système pénal
Selon Gwenola Ricordeau, l’enfermement ne s’arrête pas aux barreaux de la prison. Les proches de détenu·es purgent eux aussi, leur peine. Militante, elle est aussi l’autrice de « Pour elles toutes. Femmes contre la prison » (paru en novembre 2019). Elle émet une critique non seulement les prisons, mais du système pénal dans son ensemble : la police, la justice et les prisons. Quelle place occupent les femmes dans la lutte abolitionniste et comment sont-elles considérées dans les prisons ? Doit-on s’inquiéter de l’émergence d’une société de surveillance « made in coronavirus » ? Les révoltes et mutineries favorisent-elles la lutte abolitionniste ? Au cours de cet entretien en podcast sur le coronavirus et ses effets, Gwenola Ricordeau balaie de nombreux sujets, dans le contexte du Covid-19 et propose des premières réflexions et inquiétudes sur ce que pourrait être l’après dans le domaine carcéral.
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“De nombreuses personnes qui ont la chance d’être confinées, se rendent compte aussi de ce que ça signifie d’être reliées aux autres uniquement par le téléphone, déclare-elle. Et ça, les prisonnier·es le savent bien. On peut partager des moments au téléphone mais on les partage encore mieux au parloir et mieux encore à l’extérieur”. Il est donc, pour Gwenola Ricordeau, nécessaire d’arrêter de penser qu’il est possible de réformer les institutions du système pénal et « qu’il s’agirait simplement d’un problème à résoudre ». À ses yeux, l’abolitionnisme est une réalité à atteindre, plus qu’un idéal.
Un podcast réalisé par Noan Ecerly. Photographie de une : vue de la prison de Fresnes (Creatives Commons).
Retrouvez, tout les vendredi, un nouvel épisode de votre podcast coronavirus “Ceci n’est pas une parenthèse” sur le flux “penser les luttes”.
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