Superprofiteurs : démystifier les “champions nationaux”

Sous-prétexte qu’elles sont françaises, il faudrait soutenir les grandes entreprises. Celles qu’on appelle nos “champions nationaux”. Quels réels enjeux se cachent derrière cette idéologie ? Pourquoi faut-il les démystifier ? Olivier Petitjean, co-auteur avec Attac de Superprofiteurs, revient sur cette question. Journaliste à l’Observatoire des multinationales, il débroussaille le vaste et complexe sujet des superprofits, des multinationales et de leurs enjeux.

 

Ce n’est plus un secret depuis longtemps : les bénéfices des grandes entreprises françaises et des multinationales, la population n’en voit pas la couleur. Pire encore : ils viennent “du travail des salarié·es et de la vente de leurs produits dans un contexte d’inflation galopante”, souligne Olivier Petitjean, co-auteur de Superprofiteurs. Ainsi, le mythe des “champions nationaux”, porté depuis l’époque des Trente Glorieuses, ne tient plus depuis plusieurs décennies.

Un État qui fait le jeu des multinationales

Pourtant, l’État défend corps et âme cette idéologie. Entre un soutien parfois financier de sa part, des élu·es qui mêlent “incompétences économiques et aveuglement idéologique”, dénonce le journaliste, et une régulation encore trop timide, les grandes entreprises font bien comme elles veulent. “Les entreprises françaises se comportent comme n’importe quelle multinationale, de manière prédatrice, et bénéficient du soutien de l’Etat”.

Par ailleurs, “les entreprises françaises sont des multinationales comme les autres et sont dans beaucoup de secteurs des leaders” affirme Olivier Petitjean. Que ce soit dans le secteur de l’armement, du pétrole, de l’eau, etc., les dégâts en terme de droits humains ou environnementaux sont conséquents. Ces entreprises contribuent largement à la crise climatique et à l’exploitation directe ou indirecte des travailleur·ses. Sans oublier les “liens diplomatiques entretenus avec des dirigeants problématiques”.

Des solutions alternatives aux “champions nationaux”

Des solutions, il y en a. Olivier Petitjean précise toutefois “qu’elles sont à prendre dans leur ensemble”. Selon lui, il faut continuer les actions directes et le militantisme pour améliorer la jurisprudence et l’encadrement juridique des grandes entreprises. Plusieurs solutions économiques telles que la taxe unitaire figurent dans les propositions de l’ouvrage. De quoi démystifier cette idéologie de la théorie du ruissellement, tant véhiculée par la macronie.

Un entretien de Nina Nowak.

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