L’inauguration de la première maison de l’écologie populaire a eu lieu dimanche 13 juin à Bagnolet. Nom de code : Verdragon. Derrière le projet, deux associations : le Front de mères et Alternatiba, qui souhaitent mêler leurs luttes écologiques, féministes et antiracistes. Un après-midi festif, marqué par de premiers ateliers et des prises de parole fortes sur la notion d’écologie populaire.

Les premier‧es arrivant‧es commencent à découvrir les 1000 m2 du lieu. Verdragon, la première maison de l’écologie populaire en France s’est établie en Seine-Saint-Denis, à Bagnolet. Les curieux·ses y déambulent aux côtés des bénévoles du Front de mères un syndicat de parents antiraciste, féministe et écologiste – et d’Alternatiba – mouvement citoyen de mobilisation sur le dérèglement climatique. Ils rappellent régulièrement le programme au public venu en nombre : « Nous attendons le maire pour les premières prises de parole, puis il y aura une projection du documentaire Plogoff, mon amour. Les enfants peuvent y assister, mais il y a aussi un atelier fresque du climat et un atelier cuisine en bas. »

Inauguration Verdragon, maison de l'écologie populaire
Plus de 300 personnes ont assisté aux prises de parole et concerts en plein air. Emma Breuval pour Radio Parleur

Entre écologie, antiracisme et féminisme

Le but de Verdragon est d’offrir un cadre stable pour pérenniser les initiatives des habitant‧es et permettre l’élaboration de nouveaux projets pour améliorer leurs conditions de vie. Pour les deux mouvements, l’écologie doit devenir un outil d’émancipation qui s’allie à l’antiracisme et au féminisme. Une large place est donc prévue pour les enfants : « Il n’y a rien de plus noble que de vouloir protéger ses enfants », revendique Fatima Ouassak, porte-parole de Front de mères. « Ils seront acteurs de cette écologie et pourront participer à toutes sortes d’ateliers. Pourquoi pas une émission du type « C’est pas sorcier » sur les risques industriels ? », propose-elle déjà.

Si Verdragon a pu voir le jour, c’est aussi grâce aux 295 personnes qui ont participé au financement participatif. Ensemble, ils ont récolté plus de 21 000 euros, de quoi acheter des équipements supplémentaires et animer le lieu.

Inauguration Verdragon, maison de l'écologie populaire
Un des enjeux majeurs du lieu est de mener une réflexion sur le terme d’écologie populaire. Photo : Emma Breuval pour Radio Parleur.

Tout l’après-midi, des militant‧es, des familles, des adolescent‧es et des élus locaux. Cécile est venue avec ses deux filles. Elle habite au centre de Bagnolet et a été intriguée par un tract reçu le matin même, au marché. « Dans un quartier comme celui-là, c’est très intéressant de proposer ce genre de lieu. On voit déjà des enfants partout, qui découvrent, jouent et s’approprient l’endroit. »

Des habitant‧es, des militant‧es et des curieux‧ses

Si beaucoup de participant‧es viennent de Bagnolet ou de Montreuil, d’autres ont fait le chemin depuis plus loin. Sarah et Tahlia, par exemple, habitent dans le 18ème arrondissement. « Je suis le Front de mères sur les réseaux sociaux. J’ai vu qu’il y aurait des intervenants intéressants et des ateliers pour ma fille, donc on s’est déplacées ! », raconte-t-elle, avant de se rendre à la présentation de l’atelier beatbox

La journée est rythmée par les interventions de militant‧es, d’auteur.ices et de sociologues. Après avoir découvert l’intérieur, plus de 300 personnes se sont réunies dans le parc des Guilands. Situé juste en face du local, il permet une ouverture directe sur un peu plus de nature. Près de ses pelouses, les militants ont installé une scène sur laquelle se succèdent interventions et interludes musicaux.

Inauguration Verdragon, maison de l'écologie populaire
Prise de parole de Malcom Ferdinand, chercheur au CNRS et auteur d’Une écologie décoloniale. Photo : Emma Breuval pour Radio Parleur

Entendre les voix des quartiers populaires

C’est l’occasion de revenir sur certains combats historiques, comme la lutte antinucléaire de Plogoff. Après Hafida Ouhami et Hervé Kempf, Malcom Ferdinand, chercheur au CNRS, a pris la parole. Auteur d’Une écologie décoloniale. Penser l’écologie depuis le monde caribéen, il a tenu à afficher son soutien au projet : « on a affaire à un véritable changement de paradigme dans la manière dont on pense l’écologie en France. Ce type de lieu permet enfin d’entendre ce que les habitants des quartiers populaires ont à dire sur le sujet. »

Un reportage Alizée Cheboub. Photo de Une : Alizée Cheboub pour Radio Parleur.

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