La droite a fait tout ce qu’elle a pu pour saboter le débat parlementaire sur la fin de vie. Alors qu’une loi permettant l’euthanasie était au menu des débats le 8 avril, Radio Parleur vous propose d’entendre la parole d’un élu engagé depuis toujours pour une fin de vie digne : Jean-Luc Romero-Michel, adjoint socialiste à la mairie de Paris.
Attention, cet entretien aborde des thèmes qui peuvent être difficiles pour les personnes sensibles aux sujets suivants : maladie, fin de vie, soins palliatifs.
Jean-Luc Romero-Michel a vu dès sa jeunesse de nombreux proches être emporté·es par le Sida, d’une mort lente et douloureuse. Trente ans plus tard, il continue de se battre pour que d’autres puissent choisir leur fin de vie. Le combat est encore loin d’être gagné, malgré l’examen d’une proposition de loi du député Olivier Falorni, du groupe Libertés et Territoires.
Le 8 avril dernier, un déluge de 3 000 amendements ont paralysé l’examen de la loi. L’Assemblée Nationale n’est pas allée au-delà de l’article premier. Sans surprise, ce sont les élus Les Républicains qui ont entravé le travail parlementaire. Selon Xavier Breton, cette loi autoriserait le « suicide assisté ». Une ligne morale qui fait grincer des dents à droite.
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« Dans une République laïque, il n’y a pas de principe supérieur qui vous oblige à mourir le plus tard possible, dans la souffrance », dénonce Jean-Luc Romero-Michel, pour qui ces arguments traduisent davantage une morale catholique qu’un argument de bon sens. Le président de l’Association pour de Droit à Mourir dans la Dignité défend une vision centrée sur le choix de la personne.
« Les femmes disent “mon corps m’appartient”. Là c’est : “ma mort m’appartient” », estime-t-il. Il est temps d’en finir aussi avec les demi-mesures de la sédation profonde prévue par l’actuelle loi Leonetti. « Aujourd’hui, les sédations profondes, on arrête de vous alimenter et de vous hydrater, et ça peut durer quinze jours, parfois trois semaines… Et on appelle ça ‘dormir avant de mourir’ ? » s’indigne Jean-Luc Romero-Michel, qui défend un tout autre geste médical.
Aucune question de société n’est plus unanime en France que celle de l’euthanasie. Selon les sondages, entre 80% et 96% des français·es se prononcent pour l’euthanasie ou le suicide assisté. Une opinion par ailleurs partagée par les catholiques, qu’iels soient ou non pratiquant·es.
Un entretien réalisé par Martin Duffaut. Photo de Une : Creative Commons