Contre vents et marées, Antonin Richard publie cet automne aux éditions Les Etaques Ce matin la mer est calme. Le jeune marin-sauveteur revient dans cet ouvrage sur ses quatre années de sauvetage en mer. Un parcours qui le mène de Lesbos jusqu’au large des côtes Libyenne. Un récit dédié « à tous les naufragés ensevelis dans le linceul des flots. »

Écrit sous forme de journal, Ce matin la mer est calme évoque dans le détail les opérations de sauvetage qui ont marqué l’auteur, mais aussi la vie à bord, les rencontres et les relations avec l’équipage. Celui-ci nous plonge ainsi dans le quotidien de celles et ceux qui s’engagent en mer. Du départ du port d’escale européen au transit vers la zone de sauvetage, jusqu’au sauvetage lui-même et au retour à quai. C’est d’ailleurs l’une des raisons qui ont poussé Antonin Richard à écrire : « raconter les évènements du point de vue de quelqu’un qui agit. » L’auteur assume donc tout à fait « ce point de vue d’une personne qui raconte et qui participe. » 

Une plongée dans la réalité des politiques migratoires européennes

C’est en 2015 qu’Antonin quitte son squat lillois pour rejoindre l’île de Lesbos. Militant à Greenpeace depuis ses 17 ans, il n’hésite pas lorsque l’ONG lui propose de participer à ses missions humanitaires en Grèce. Une « double occasion », pour lui : « mettre à profit un savoir faire maritime et une lutte qui fait du sens » avec toujours « l’envie d’y retourner. » De fil en aiguille, le jeune marin-sauveteur se retrouve embrqué sur divers navires de sauvetage naviguant en Méditerranée : le Sea-Watch 2, l’Aquarius ou encore l’Ocean-Viking.


Sur le même thème : A Gap, l’ambition d’un lieu de vie autogéré avec des migrants


« Modestement, participer à rouvrir la question des frontières en France, permettre de remotiver du monde sur ces questions-là et qu’elles ne tombent pas dans l’oubli. » Tout au long du récit, ces questions traversent l’auteur et l’œuvre. Elles structurent le récit de celui qui raconte, et la vie de celles et ceux qu’il secourt. Elles sont donc les causes et les conséquences de l’ouvrage.  

Un entretien réalisé par Pierre-Louis Colin. Photo de Une : Judith Büthe(@)

  1. 08
  2. 0
  3. 3

La production de ce sujet a nécessité :

Heures de travail
€ de frais engagés
membres de la Team
Parleur sur le pont

L’info indépendante a un coût, soutenez-nous