La fiction “Beaux Jeunes Monstres”, sur le handicap

« Beaux Jeunes Monstres » c’est le récit de William, jeune garçon atteint d’une infirmité motrice cérébrale, qui nous raconte son histoire. Une fiction qui parle de handicap à la première personne, drôle et mordante, en cinq épisodes du Collectif Wow !, à retrouver sur Pagaille.

L’histoire de William commence à sa naissance, jusqu’à son émancipation. De la survie à la libération. C’est un hommage aux invisibles. Une parole pour ceux qui ne l’ont pas. Les cinq épisodes de « Beaux Jeunes Monstres » déploient la révolte, la révolution même. De celles qui font tourner le monde. Et parfois le retournent. Pour que rien ne soit plus jamais pareil.

Après s’être demandé comment se débarrasser de son « monstre », le père, incapable de survivre au deuil de l’enfant idéal, d’affronter l’image dans le miroir brisé, quitte le domicile familial. La mère, elle, se réfugie dans la religion et finit par s’y perdre complètement. Jusqu’au jour où, à l’église, elle rencontre un homme avec qui elle décide d’essayer de (re)vivre et de faire un autre enfant, qui « marche » celui-là.

Depuis peu, Willy va à l’internat, et ne rentre plus chez lui qu’un week- end sur deux. Il s’est fait des amis (Alix, Paolo, Gaby, Margot), tous plus amochés les uns que les autres mais solidaires comme les cinq doigts de la main. Ils vont le prouver le jour où William revient de son week-end en famille avec la tête baissée et le visage tuméfé. Son beau-père a dérapé. Le vase déborde. Les colères et frustrations enfouies jusque-là jaillissent. Ces « enfants des larmes du monde » explosent et décident de passer à l’action. Ils vont enfn prendre leur place, se montrer.

Les cinq amis élaborent leur plan d’attaque. Ils savent qu’il n’y a que peu de personnes sur lesquelles ils peuvent compter pour les aider : Claudine et Aminata – les femmes de ménage africaines ; et El Viejo Antonio – le chaufeur du mini-bus de leur centre d’hébergement. Le plus dur reste à faire : les convaincre de les aider à prendre la mère de William en otage.

Le jour de Pâques, Willy, Gaby, Paolo, Alix et Margot s’installent devant l’église du village et s’exposent, cagoulés et silencieux comme les paysans zapatistes du Chiapas. Leur message s’afche sur deux banderoles : « Quand nous étions à visages découverts, vous ne nous voyiez pas, il a fallu nous cacher pour que vous nous remarquiez. » « Vous avez entendu ? C’est le son de votre monde qui s’effondre, celui du nôtre qui surgit ». Les médias s’emparent du fait divers dont ils s’empressent de faire une attaque terroriste. Mais les invisibles du monde ne s’y laissent pas prendre et se joignent à la lutte, s’installent à côté des preneurs d’otage où ils trouvent, eux aussi, une place, en silence.
Et rien ne sera plus jamais pareil.