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Murray Bookchin, fondateur de l’écologie sociale

Jeudi 13 février, Marin Schaffner, traducteur et postfacier de L’écologie sociale de Murray Bookchin, présentait à la librairie Quilombo à Paris (11e), le livre qu’il vient de traduire. Archéologie de la domination, nouvelle philosophie de la nature et municipalisme libertaire sont au programme des discussions. Une manière radicalement différente de parler de l’actualité des élections municipales.

Comment penser une technologie qui ne soit pas aliénante ? À partir de quelle échelle nos institutions sont-elles trop grandes pour espérer une démocratie authentique ? Comment repenser la liberté grâce aux découvertes des sciences sociales et des sciences du vivant ? Ce sont ces questions que l’essayiste américain Murray Bookchin pose dans L’écologie sociale : Penser la liberté au-delà de l’humain, un recueil de textes récemment traduit de l’anglais par l’ethnologue Marin Schaffner et publié aux éditions Wildproject.

Marin Schaffner a publié en 2019 chez Wildproject Un sol commun : lutter, habiter, penser ouvrage qui se veut une cartographie des pensées de l’écologie. Photo : Gary Libot pour Radio Parleur.

Bookchin, né en 1921 et décédé en 2006, est un écologiste libertaire américain d’origine russe. Penseur radical de l’écologie, anticapitaliste fervent, il développe à partir des années 1960 une nouvelle théorie philosophique : l’écologie sociale. Partant du postulat que la crise écologique se fonde principalement sur des facteurs sociaux, il s’évertue à penser les nouvelles découvertes de l’écologie scientifique. Grâce à la biologie et l’éthologie en premier lieu. Ces disciplines appellent à repenser la place de l’humain dans la nature, bien loin de la vision anthropocentrée et occidentale issue des Lumières et du XIXe siècle.

« Les travaux autour de l’écologie, à partir des années 1950, prouvent l’interdépendance des espèces animales. Les notions de co-évolution, de symbiose ou d’interdépendance du vivant en sont issues », rappelle Marin Schaffner. Prenant acte de ces découvertes, Bookchin remet en cause la suprématie de la raison, de la technologie et de la société comme espace de liberté absolue. « Il veut une science plus métamorphe ou l’imaginaire et l’art aient leur place », résume Schaffner. L’ethnologue y joint une critique du développement technique, de la course à la croissance économique et du monde de la marchandise.

 

 

Vers le municipalisme libertaire

Dans la vingtaine d’ouvrages qu’il a écrit, Bookchin s’évertue à penser une alternative politique et existentielle concrète au capitalisme comme au communisme : le municipalisme libertaire. Reposant sur l’idée que la commune constitue la cellule politique fondamentale, seule capable d’amorcer une transformation sociale radicale, il souhaite sa prolifération. Composées d’assemblées de citoyen.nes, les communes autogérées pourraient s’organiser entre-elles en une confédération, alternative à l’État-nation. À l’image de ce qui a pu se passer en Espagne dans les années 1930.

Un débat enregistré par Gary Libot. Photo de Une : Gary Libot pour Radio Parleur.

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