Quelles relations entre médias et Gilets jaunes ? Mardi 11 novembre 2019, les protagonistes directement concerné·es débattaient dans le cadre d’une table ronde, organisée par le Syndicat National des Journaliste de Bretagne, en partenariat avec le média étudiant Report Ouest. Sur Radio Parleur, écoutez la première partie de cette soirée… animée.

Retrouvez la seconde partie de cette soirée jeudi prochain sur Radio Parleur.

Loin d’une conférence classique, c’est un débat animé qui s’est tenu à l’espace Saint-Anne de Lannion, le mardi 11 novembre. Journalistes et militant·es sont réuni·es autour de la table dans l’idée de débattre sur les liens qu’ils et elles entretiennent. L’événement se poursuit ensuite avec un second débat, sur les médias dit alternatifs qui ont émergés pendant le mouvement des Gilets Jaunes, « un mouvement inédit sur sa forme et donc forcément par son traitement », souligne Sylvain Ernault, l’un des organisateurs.

« Je n’attends pas des journalistes qu’ils soient à ma solde. Ce que j’attends, c’est qu’ils ne soient plus à la solde du pouvoir. » Françoise Clausse, Gilet jaune

Dans les discours relayés dans les médias, notamment sur les chaînes nationales de télévision, Françoise Clausse, une Gilet jaune, explique n’avoir pas reconnu le mouvement auquel elle a participé. À ses yeux, plus on monte dans la hiérarchie journalistique, plus on se retrouve face des expert·es toutologues, « qui parlent de choses qu’ils et elles ne connaissent pas d’expérience ».

Elle émet une réserve quant aux études chiffrées qui lui paraissent déconnectées de son vécu : « C’est que de l’intellect, que du mental. Ce sont des théorie économiques, politiques, mais nous en tant qu’humains, si on a manifesté, ce n’est pas essentiellement avec la tête. J’ai rencontré des gens qui sortaient avec leur cœur ».

Lors de la conférence "Médias et gilets jaunes je t'aime moi non plus" à Lannion
Lors de la conférence “Médias et gilets jaunes je t’aime moi non plus” à Lannion. Photographie : Nicolas Mayart

Un distinction est faite par certain·es des intervenant·e·s : il y a un « océan » entre le travail de journaliste confronté aux réalités du terrain et le traitement des images récoltées, dans les médias mainstream. Rapidement une question apparaît : à qui appartiennent les médias ? Le sujet fait débat, et les critiques fusent dans la salle. Au fur et à mesure l’assemblée, dont plusieurs Gilets Jaunes, prend la parole pour s’exprimer. Les critiques sont de temps à autre houleuses mais non moins nécessaires.

Les intervenant·e·s de la première partie de la conférence :

– Dominique Pradalié, animatrice de la table ronde. Porte parole du SNJ et secrétaire générale du syndicat. Ancienne rédactrice en cheffe à France 2.

– Framboise Clausse, Gilet jaune de Kernilien, rond point de Guingamp et militante féministe.

– Gaël Cloarec, photojournaliste indépendant basé à Saint-Brieuc.

– Bertrand Dumarché, journaliste au journal local Le Trégor.

– Vanessa Ripoche, journaliste au journal Ouest-France à Nantes.

– Gilbert Moreau, Gilet jaune et enseignant au lycée.

eure d’aujourd’hui. Le samedi les CRS ne me confondent absolument pas entre vous et quelqu’un d’autre. »

Les intervenant·e·s de la seconde partie de la conférence :

– Dominique Pradalié, animatrice de la table ronde. Porte parole du SNJ et secrétaire générale du syndicat. Ancienne rédactrice en cheffe à France 2.

– Maxime Nicolle, Gilet jaune et chroniqueur à Quartier Général.

– Yohan Pavec, co-fondateur et journaliste au journal local indépendant le Canard Réfractaire.

– Olivier Scaglia, journaliste au journal local Le Télégramme, à la rédaction de Quimper.

– Interventions du sociologue Nikos Smyrnaios, qui n’a pas pu être présent à la table ronde, disponibles sur Youtube.

Prise de son Sylvain Ernaut ; réalisation sonore Noan Ecerly ; Photo de Une Nicolas Mayart.

  1. 15
  2. 0
  3. 5

 

La production de ce sujet a nécessité :

Heures de travail
€ de frais engagés
membres de la Team
Parleur sur le pont

L’info indépendante a un coût, soutenez-nous