Samedi 11 mai, magistrats, journalistes et militant·es se sont rassemblé·es à la Bourse du travail de Paris. L’objectif de cette vaste coalition de luttes sociales et écologiques : rendre visible la répression des mobilisations et se fédérer pour mieux s’y opposer.
279 blessés graves, 22 éborgnés, 5 mains arrachées, 1 personne décédée. 8700 gardes à vue, 2000 procès, 1500 comparutions immédiates, 40% de peines de prison ferme. Ces chiffres rendent compte de la forte répression policière et judiciaire que le mouvement des Gilets Jaunes subit depuis presque 6 mois. Devant ce constat, de nombreuses organisations et collectifs ont décidé de s’organiser pour réfléchir à des manières de s’y opposer.
Organiser un front commun face à la répression
Samedi 11 Mai, alors que nombreux gilets jaunes battaient encore le pavé, se tenait la journée « Ripostons à l’Autoritarisme ! » à la Bourse du Travail à Paris. Des militant·es de tous horizons y étaient présent·es. “On voit quelque chose qui se met en place”, décrit le journaliste David Dufresne. “Face à des pratiques issues du colonialisme, il y a des ponts entre des populations qui ne sont pas toujours en train de se parler”.
Lors des conférences du matin, animées par Hervé Kempf et David Dufresne, les témoignages crus et durs se sont enchaînés. Habitant·es de la ZAD de Bure, Comités Vérité et Justice pour les victimes de violences policières, membres de l’Assemblée des blessé·es, professeurs syndiqués : tou·tes sont venu·es raconter la violence de l’État telle qu’ils et elles l’ont subie.
Par la suite, une table ronde, animée par Jade Lindgaard était consacrée aux violences judiciaires. Y ont participé Vanessa Coddaccioni, politologue, Muriel Ruef, avocate et Laurence Blisson, membre du Syndicat de la Magistrature. Elles ont fourni un autre point de vue sur le phénomène de criminalisation de la contestation.
“Le climat politique, les évolutions législatives, […] signifient à la justice l’importance de réprimer tout ce qui dépasse dans l’ordre public” – LauRence Blisson
Réfléchir et ouvrir des pistes de résistance
L’après-midi, des ateliers en petit groupe, portant sur divers sujets, étaient prévus. Parmi ceux-ci : l’enjeu de rendre plus visibles les violences judiciaires, la solidarité financière et matérielle avec les blessé·es, et la riposte aux poursuites pour délits collectifs et préventifs. Ces ateliers ont permis d’approfondir des questions concrètes et de partager des acquis issus d’expériences différentes.
“Il faut collectiviser le problème” – Mathilde Larrère, rapportant les conclusions d’un atelier
En fin de journée, Mathilde Larrère, historienne et militante, s’est chargée de la restitution des travaux menés par les participants. L’union des luttes, au delà des spécificités de chacune, semble la principale conclusion de cette journée. Pour conclure, Fatima Ouassak a rappelé le risque de l’indifférence et le besoin de lutter localement, concrètement.
Vous pouvez retrouver l’appel à la rencontre “Ripostons à l’autoritarisme !” ici, publié chez nos confrères et consœurs de Basta !