La recette semble éculée. Actions coups de poing, agitation de drapeaux et discours paranoïaques sur le grand remplacement : le Bastion Social est un mouvement d’extrême droite qui pourrait ressembler à tous les autres. Seulement sa marotte, c’est le social : aide aux sans-abris, soutien aux précaires, maraudes… mais exclusivement selon leur critère, celui de la préférence nationale.

Trois podcasts pour tirer le portrait du Bastion Social : la série Fascistes Social clubs propose de cerner les discours et les origines, les stratégies et les méthodes violentes de ce mouvement d’extrême-droite implanté dans plusieurs villes de France. Tout commence à Lyon, décor de l’épisode 1 : “Une descente”. C’est dans la capitale des Gaules qu’est monté progressivement ce mouvement avant de voir le jour en 2017 sur les cendres du Groupe Union Défense (GUD). Par la suite, des locaux et associations fleurissent dans plusieurs villes de France, comme Chambéry, Aix-en-Provence ou encore Strasbourg, marqués du logo au phare bleu. Et avec eux, le nombre d’agressions à caractère raciste et xénophobe. La stratégie du groupuscule ? Promouvoir des idées nationalistes sous couvert d’un discours anticapitaliste et populaire.

“Vernis social, fond national”, c’est ce que révèle l’épisode 2 à travers les propos du nouveau leader du Bastion Social à Strasbourg. Les maraudes orientées selon le principe “des nôtres avant les autres” n’ont en réalité aucun effet, selon les associatifs du Secours Catholique de la ville alsacienne. Un usage de la misère qui n’est pourtant pas neuf. L’épisode 3 conclut la série en remontant aux racines du Bastion Social qui puise son inspiration de l’autre côté de la frontière alpine. A Rome, le parti d’extrême-droite CasaPound fait figure de modèle pour le groupuscule français.

Une série de Clara Menais et Ivan Vronsky

Illustration de Lucas Bardoux