Jeudi 11 octobre 2018, un spectacle peu commun nous interpelle devant le ministère de la Jeunesse et des sports. Des courses de kayaks à roulettes, des tournois de ping-pong, de tennis et même une fanfare ambulante investissent l’avenue de France. Malgré son aspect festif, ce rassemblement tient place pour dénoncer la suppression de 1600 postes au ministère.

Le 9 septembre dernier, le Premier ministre annonce dans une lettre de cadrage la suppression de 1600 postes au ministère de la Jeunesse et des sports d’ici 2022. “Le ministère des Sports représente 3200 agent·es. En supprimer 1600, ça revient à supprimer la moitié du ministère” rappelle Tony MARTIN, secrétaire général du syndicat SNAPS-UNSA, un des 8 syndicats réunis dans l’intersyndicale J&S qui a appelé à ce rassemblement.

Jouer au Yams pour garder son emploi, une idée disruptive. Photographie: Nicolas Benoit pour Radio Parleur

Matignon compte “sur une transformation du mode de gestion des conseillers techniques sportifs (CTS) et sur la réduction de leur nombre”. Ces CTS sont “les cadres supérieur·es, les expert·es et les ingénieur·es du sport et constituent le haut de la pyramide de l’encadrement sportif français” explique Tony Martin. De plus, le courrier fixe à environ 450 millions d’euros le budget du ministère pour 2019 soit une baisse de 30 millions d’euros.

Mauvaise nouvelle pour le sport associatif

Cette coupe dans les budgets risque de nuire au sport associatif. “Dans le sport français il y a 3 millions de bénévoles. En diminuant les budgets de subventions, on met des bâtons dans les roues à ces bénévoles qui ne demandent qu’à développer leurs pratiques” déplore Tony Martin.

Certain·es dénoncent une volonté de privatiser le sport. C’est le cas d’un CTS de canoë kayak venu avec son matériel pour défendre le sport populaire. Il rappelle que la majorité des sportif·ves en France pratiquent dans des clubs associatifs. “Si on n’est plus là pour défendre le budget du sport, on n’est pas sûr que ça puisse se maintenir” s’inquiète-t’il.

Des mesures incohérentes avec les ambitions pour “Paris 2024”

Un autre rôle des CTS ? Encadrer les équipes de France et les sportif·ves de haut niveau. Comme le rappelle Marine de Solidaires J&S : “les futur·es médaillé·es des JO sont celles et ceux qui sont formé·es actuellement par des CTS dont les postes vont être supprimés dans l’avenir”. Ces suppressions de postes semblent donc peu cohérentes avec l’objectif ambitieux de 80 médailles en 2024.